Depuis janvier 2023, une nouvelle génération d’imagerie scintigraphique vient enrichir le plateau technique des HUG. Un atout considérable au service de la précision diagnostique et du confort des patients et patientes.
Intégrée au Département diagnostique, la médecine nucléaire regroupe les différentes applications médicales utilisant la radioactivité pour fournir une imagerie de haute précision dans un cadre diagnostique et de traitements ciblés.
Deux types d’appareils sont principalement utilisés dans cette spécialité : le PET (tomographie par émission de positons) et le SPECT (tomographie par émission monophotonique). C’est à cette dernière catégorie qu’appartient le StarGuide (GE HealthCare), une nouvelle génération de caméras scintigraphiques dont s’est récemment doté le Service de médecine nucléaire et d’imagerie moléculaire des HUG. « C’est le seul dispositif de ce type en Suisse, et l’un des rares en Europe », souligne la Pre Valentina Garibotto à la tête du service.
Précision augmentée et gain de temps
Les appareils d’imagerie scintigraphique traditionnels fonctionnent à l’aide de deux ou trois « têtes » pivotantes. Ces systèmes de détecteurs permettent d’obtenir des images tomographiques planaires ou en trois dimensions, qui sont le nouveau standard pour beaucoup d’indications.
La nouvelle génération de SPECT est équipée quant à elle d’un système comprenant 12 détecteurs de taille réduite par rapport aux caméras classiques et disposés en anneau, facilitant l’obtention d’images 3D d’organes tels que le cerveau, le cœur ou les os. « L’examen est ainsi beaucoup plus rapide, constate la Pre Valentina Garibotto. Une imagerie du cœur par exemple, qui prenait plus de 20 minutes avec un appareil d’ancienne génération, ne nécessite désormais plus que 4 à 8 minutes d’acquisition. »
Cette innovation technologique représente non seulement un gain de temps, mais également un intérêt en termes de radioactivité injectée. « Le système étant doté d’une plus grande sensibilité, nous utilisons moins de produit pour tracer les zones ciblées, ce qui réduit l’exposition de l’organisme des patients et patientes et engendre des économies de production des radiopharmaceutiques utilisés. »
Des applications variées
Particulièrement adapté au spectre de l’imagerie oncologique, cardiaque (cardiopathies ischémiques, etc.) et neurologique (épilepsie, maladies neurodégénératives, etc.), le SPECT nouvelle génération présente un intérêt particulier chez certains publics. « Pour les enfants par exemple, ou les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui ont de la peine à rester immobiles durant un examen, le gain de temps induit par ce nouveau dispositif est très appréciable », explique la Pre Garibotto.
Utilisé principalement dans le cadre du diagnostic, cet appareil effectue également l’imagerie de suivi chez des personnes traitées par des radiothérapies métaboliques, appliquées en médecine nucléaire. « Nous sommes convaincus que tout le potentiel de cette nouvelle technologie reste à découvrir. À l’avenir, des traitements, par exemple à base de lutécium (élément radioactif), pourront probablement être entrepris et surveillés en détail avec cette technologie. C’est une activité en pleine croissance qui ouvre la voie à des pistes très intéressantes », ajoute la Pre Valentina Garibotto.
Le chiffre
Plus de 200 procédures d’imagerie scintigraphique ont été réalisées depuis l’installation de cette nouvelle génération d’appareils aux HUG.
Texte:
- Clémentine Fitaire
Photos:
- Julien Gregorio