Texte: 

  • Yseult Théraulaz

Photos: 

  • Nicolas Schopfer

« Après le sport, je ressens un bien-être immense »

Il y a cinq ans, Jean David reçoit un coup de massue : un cancer du poumon lui est diagnostiqué. Loin de se laisser décourager, il participe au programme d’activité physique adaptée* proposé par le Service d’oncologie.

Ce qui frappe en premier chez Jean David, 73 ans, ce sont sa joie de vivre et son sourire que l’on devine malgré le masque, pandémie oblige. Le retraité, installé dans une chaleureuse maison à Chavannes-de-Bogis, n’est pas du genre à se laisser abattre.

En 2016, un diagnostic de cancer du poumon, à un stade déjà avancé, lui tombe dessus. « Je n’ai jamais été malade. Je me suis rendu chez mon généraliste pour une banalité. Il m’a trouvé fatigué et, me sachant ex-fumeur, m’a proposé de passer une radiographie des poumons. » L’examen révèle une tumeur sur le poumon droit. « Lorsque le Pr Pierre-Yves Dietrich, du Service d’oncologie des HUG, m’a expliqué les traitements à envisager, j’avais le sentiment qu’il parlait de quelqu’un d’autre. »

Le septuagénaire accepte toutefois rapidement sa maladie et décide d’aller de l’avant. « J’ai eu besoin de réagir et de ne pas considérer cette nouvelle comme une fatalité. Je suis quelqu’un de très optimiste. J’ai commencé à me documenter pour savoir à quelle tumeur j’avais affaire et pouvoir envisager la suite en connaissance de cause. »

Préserver son autonomie

Après sa chimiothérapie et alors qu’il suit un traitement d’immunothérapie, il accepte de participer au Programme activité physique et cancer proposé à l’hôpital. « Je n’ai jamais fait de sport de manière assidue. Je suis plutôt un sportif occasionnel qui pratique les disciplines sportives au gré des opportunités. Lorsqu’on m’a proposé d’intégrer ce programme, cela m’a tout de suite fait envie. D’une part, cela m’a permis de voir d’autres personnes qui souffrent aussi du cancer et, de l’autre, cela m’a évité de perdre mon autonomie. Après chaque séance, j’ai ressenti un bien-être immense, tant physiquement que moralement. »

Le programme s’articule autour de deux rendez-vous hebdomadaires pendant une période de douze semaines : l’un en salle et l’autre en extérieur. Lors des séances en salle, les physiothérapeutes accompagnent les patients et patientes en leur montrant des exercices adaptés à leur condition physique, à leur traitement et à leur maladie. « Personne ne cherche la performance, il s’agit surtout de maintenir sa force musculaire et, dans mon cas, ma capacité pulmonaire. Les gens qui participent à ces sessions arrivent parfois avec la mine fatiguée et la plupart repartent détendus. Le bien-être ressenti n’est pas uniquement lié à l’activité physique pratiquée. Une fois par semaine, avant ou après la session d’exercices, une table ronde est proposée sur un thème particulier, cela peut être l’hypnose, l’acupuncture, etc. J’ai beaucoup apprécié ces réunions, car elles m’ont appris énormément de choses. » L’autre rendez-vous hebdomadaire invite les participants et participantes à faire une balade autour de l’hôpital.

Jean David, aujourd’hui en rémission, continue à bouger régulièrement : « Désormais, je m’astreins à une marche hebdomadaire de 40 minutes dans mon quartier et je fais également 20 minutes d’exercices chez moi tous les jours. Je n’aurais jamais imaginé cela si je n’avais pas suivi ce programme. » Autre chose inimaginable à ses yeux : participer à la marche de l’Escalade en décembre 2021. « Les physiothérapeutes nous ont proposé de relever ce défi. Cela représente plus de 8 km de marche. Il pleuvait des cordes ce soir-là, j’ai beaucoup souffert pendant les deux heures que l’épreuve a duré. J’ai dû m’arrêter au milieu d’une montée. Les accompagnants ne nous ont pas lâchés et nous sommes tous arrivés au bout. J’étais cassé, mais tellement satisfait d’avoir réussi. »

Programme activité physique et cancer

Il existe depuis janvier 2017 grâce au soutien de la Fondation privée des HUG. Il est ouvert à tous les patients et patientes atteintes de cancer avant, pendant ou après les traitements oncologiques. D’une durée de douze semaines, il vise à réduire les symptômes de la maladie, mais aussi à atténuer certains effets secondaires des thérapies et à encourager à plus long terme la pratique régulière d’une activité physique adaptée.

Pour plus d'informations : hug.ch/oncologie/activite-physique-cancer

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  • Yseult Théraulaz

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