Pathologie relativement fréquente, l’hypothyroïdie résulte d’une production insuffisante d’hormones par la glande thyroïde. Le plus souvent, elle est due à une maladie auto-immune. On parle alors de maladie d’Hashimoto. Dans de plus rares cas, l’hypothyroïdie n’est que transitoire.
Un jeu d’équilibre hormonal
Tout au long de la vie, l’hypophyse, petite glande située à la base du crâne et productrice de l’hormone TSH (Thyroid Stimulating Hormone), stimule notamment la thyroïde qui va produire des hormones thyroïdiennes : la T4 (thyroxine), la plus abondante, et la T3 (hormone tri-iodothyronine). Celles-ci régulent la croissance, le développement et le métabolisme (utilisation d’énergie) du corps.
1. Dysfonctionnement de la thyroïde
La thyroïde fabrique des quantités insuffisantes de T4 ou de T3 (leur taux sanguin chute).
2. Communication à l’hypophyse
L’information parvient à l’hypophyse, qui contrôle la plupart des autres glandes endocriniennes.
3. Réaction de l’hypophyse
L’hypophyse augmente sa production de TSH (dont le taux sanguin augmente).
4. Stimulation de la thyroïde
La thyroïde est sollicitée pour accroître sa production, mais en vain. Au fil du temps, des symptômes apparaissent.
5. Phénomène inverse
Il est rare, mais possible, que l’hypothyroïdie bascule en hyperthyroïdie. La thyroïde fabrique alors les hormones T4 ou T3 en excès. L’hypophyse freine sa production de TSH.
Comment se manifeste l’hypothyroïdie ?
Multiples, les symptômes de l’hypothyroïdie peuvent apparaître à des degrés divers, de façon isolée ou en s’ajoutant les uns aux autres, à tout endroit du corps ou presque.
État général
• Fatigue
• Frilosité
• Légère prise de poids
Système nerveux
• Troubles de la mémoire
• Signes dépressifs
Système cardiorespiratoire
• Fatigabilité à l’effort
• Ralentissement du rythme cardiaque ou « bradycardie » (en cas d’hypothyroïdie sévère)
Système digestif
• Constipation
Système musculaire
• Crampes
• Fatigue
• Courbatures
Système reproductif
• Diminution de la libido
• Perturbation des règles
• Infertilité
Peau
• Sécheresse
Dépistage
Les symptômes induits par l’hypothyroïdie étant diffus et non spécifiques, un dépistage annuel par le biais d’une prise de sang est conseillé à l’âge adulte, surtout en cas de prédispositions familiales. Dans un premier temps, le dosage de la TSH suffit. Si son taux est anormal, la T4 est quantifiée à son tour. Le dosage de la T3 n’est pas systématique. En cas de suspicion d’une maladie d’Hashimoto (pathologie induisant une destruction plus ou moins sévère de la thyroïde par l’organisme lui-même), un dosage des anticorps antithyroïdiens est nécessaire. Si des taux élevés sont constatés, le diagnostic est confirmé.
Traitement
En cas d’hypothyroïdie avérée, un seul traitement : la prise quotidienne d’hormones thyroïdiennes. Une phase d’ajustement de quelques semaines est parfois nécessaire pour trouver le bon dosage. Celui-ci dépend de la sévérité de la pathologie et du poids de la personne. Le plus souvent, le traitement est envisagé à vie.
Forme transitoire
L’hypothyroïdie peut n’être que temporaire. Parmi les causes possibles :
• Examen avec injection de produit de contraste.
• Inflammation de la thyroïde (thyroïdite destructrice), après une infection virale ou un accouchement par exemple.
• Certains médicaments (pour des pathologies cardiaques ou traitements anticancéreux, par exemple).
Un traitement est alors indiqué jusqu’à ce que la thyroïde retrouve son activité normale.
x 4 à 5
La proportion de femmes touchées par rapport aux hommes
1 %
Le pourcentage de la population qui souffre d’hypothyroïdie
Texte:
- Laetitia Grimaldi
Photos:
- Muti | Folioart