Venue compléter l’arsenal chirurgical existant, l’énucléation endoscopique par la technique Holep (laser Holmium) s’impose aujourd’hui comme une alternative innovante et mini-invasive pour la majorité des profils.
Pathologie fréquente, qui concerne 80% des hommes de plus de 70 ans, l’hyperplasie bénigne de la prostate (ou adénome de la prostate) est la première cause de symptômes du bas appareil urinaire. Quand les traitements conservateurs – physiothérapie ou médication – ne suffisent plus, la chirurgie devient nécessaire pour prévenir des complications telles que des infections récidivantes, des prostatites, de l’hématurie ou encore des atteintes rénales.
À chaque profil son intervention
« Davantage que les symptômes, c’est le volume prostatique qui guide notre choix thérapeutique », explique le Dr Andry Perrin, chef de clinique au Service d’urologie et spécialiste de l’énucléation laser. Pour les prostates inférieures à 40 ml, la résection bipolaire reste la référence : cette méthode ablative, utilisée depuis plusieurs décennies, consiste à réséquer l’adénome morceau par morceau sous contrôle endoscopique. Les patients présentant un volume prostatique supérieur à 150 ml sont, quant à eux, orientés vers une adénomectomie laparoscopique. Grâce à cette technique, une exérèse complète de la partie obstructive est possible.
Holep, une procédure rapide et efficace
Pour les profils qui se situent entre 40 et 150 ml – soit la majorité des cas –, la technique Holep s’impose comme l’alternative la plus pertinente. Elle consiste à décoller l’adénome dans son intégralité à l’aide du laser Holmium, déjà utilisé en urologie pour les calculs. « On retire l’adénome en un bloc, par les voies naturelles, avant de le fragmenter dans la vessie pour l’évacuer », précise le Dr Thibaut Liernur, chef de clinique et spécialiste de cette intervention. Cette procédure rapide améliore immédiatement les symptômes urinaires, sans impact sur les fonctions érectiles. Holep présente par ailleurs des bénéfices significatifs : un taux de retraitement inférieur à 5% cinq ans après l’intervention, un meilleur contrôle de l’hémostase et une durée d’hospitalisation réduite à deux jours (contre une semaine pour les autres techniques chirurgicales). « C’est une vraie plus-value pour le confort des patients, notamment ceux sous anticoagulants ou antiagrégants », souligne le Dr Thibaut Liernur. Le suivi postopératoire peut ensuite être assuré en ville ou aux HUG. Des séances de physiothérapie sont néanmoins recommandées pour renforcer le plancher pelvien et récupérer une continence complète.
L’expertise genevoise
L’implémentation de la technique Holep aux HUG s’est concrétisée en 2024, après une phase de test amorcée en 2023. « C’est une intervention avec une courbe d’apprentissage exigeante, qui nécessite un certain volume de cas pour être parfaitement maîtrisée », précise le Dr Andry Perrin, qui réalise, avec le Dr Thibaut Liernur, environ quatre interventions chaque semaine. « Il est essentiel que nous transmettions ce savoir à plus de chirurgiennes et chirurgiens pour répondre à une demande croissante liée au vieillissement de la population », conclut le spécialiste.
Pour contacter le Service d’urologie : Rue Gabrielle-Perret-Gentil 41205 Genève +41 (0)22 372 79 53 secretariat.urologie@hug.ch
50 à 60 %
des hommes de 60 à 69 ans sont concernés par une hyperplasie prostatique. Ce chiffre monte à 80 % chez les plus de 70 ans.
Texte:
- Clémentine Fitaire
Photos:
- HUG / Jonathan Imhof