Pulsations Réseau de santé, article pour les prestataires de soins

Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Getty Images

Le rôle essentiel du Groupe de protection de l’enfance

Entité dépendante de l’Hôpital des enfants, le Groupe de protection de l’enfance (GPE) offre, dans les cas d’abus sexuel, de négligence ou de maltraitance, une évaluation de chaque situation et la mise en place d’une protection si nécessaire. 

Réunissant une vaste équipe multidisciplinaire constituée de pédiatres, assistants et assistantes sociales, pédopsychiatres ou encore psychiatres, le GPE intervient auprès d’enfants et jeunes de moins de 16 ans victimes de maltraitance ou de négligence, ou à risque d’en souffrir, dans des situations psychosociales complexes. 

La demande de prise en charge peut provenir des familles elles-mêmes, des pédiatres en ville, des médecins de premier recours ou encore du Service d’accueil et d’urgences pédiatriques si une situation d’abus ou de maltraitance y a été détectée. « Environ 60 % des enfants que nous évaluons le sont dans le cadre d’une hospitalisation, mais nous pouvons aussi les recevoir en consultation ambulatoire, répondre par téléphone aux questions des pédiatres face à une suspicion ou aider aux démarches de signalement pour les cas les plus graves », explique la Dre Valeria Rincon-Cimorelli, pédiatre et cheffe de clinique du GPE. 

Évaluation et conseil, mais pas de suivi à long terme

La protection de l’enfance assure la prise en compte des besoins fondamentaux de l’enfant, sa sécurité ainsi que le respect de ses droits, et soutient son développement physique, affectif, intellectuel et social. En ce sens, le GPE intervient comme une plateforme de redirection, après évaluation de la situation. Une consultation initiale, menée par une pédiatre accompagnée d’un ou d’une assistante sociale, oriente l’enfant et sa famille vers les structures appropriées. Service de protection des mineurs (SPMi), Guidance infantile, Service de pédopsychiatrie ou de gynécologie, Brigade des mineurs ou des mœurs, Service de santé de l'enfance et de la jeunesse (SSEJ)… un vaste réseau est activé pour que la prise en charge soit adéquate et rapide. « Lors des consultations d’évaluation de maltraitance, nous proposons une levée du secret médical aux parents, afin de pouvoir par la suite s’enquérir auprès de ce réseau de la bonne prise en charge de l’enfant. Le ou la pédiatre en ville, à condition d’être à l’aise avec la situation et seulement si la famille l’accepte, peut également se charger de ce suivi », ajoute la Dre Judith Muhlstein-Barasche, pédiatre et cheffe de clinique au GPE. 

Pour contacter le Groupe de protection de l’enfance : 079 553 25 97 (du lundi au vendredi, de 8h à 18h).
Pour plus d’informations : www.hug.ch/enfants-ados/protection-lenfance
En cas d’urgence (pédiatrique, pédopsychiatrique, gynécologique…) : s’adresser au Service d’accueil et urgences pédiatriques. 

Le Groupe de protection de l’enfance (GPE) en quelques chiffres 

  • 240 nouveaux cas, pris en charge par le GPE, ont été recensés en 2022. 

  • Cinq formes de maltraitance sont distinguées pour le suivi statistique : maltraitance physique, psychique (par exemple, exposition aux violences conjugales), abus sexuel, négligence et syndrome de Münchhausen par procuration. Dans la plupart des cas, plusieurs types de violence se cumulent. 

  • La grande majorité des personnes qui commettent des violences est issue de l’environnement proche de l’enfant : le milieu familial dans 81,3 % des cas et le cercle de connaissances dans 12,9 % des cas. 

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  • Clémentine Fitaire

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