Pulsations Réseau de santé, article pour les prestataires de soins

Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Julien Gregorio

L’oxygénothérapie hyperbare après une radiothérapie

Pour contrer les effets indésirables survenant après un traitement oncologique par radiothérapie, des séances d’oxygénothérapie en caisson hyperbare peuvent améliorer la qualité de vie des patients et patientes.

10 mètres de long, 2,4 mètres de diamètre, 2 chambres pouvant accueillir 8 personnes chacune : ce sont les chiffres clés du caisson hyperbare, qui a pris place aux HUG en 2009. Dans son enceinte, la pression est poussée pour imiter celle des fonds marins et de l’oxygène pur est administré par voie respiratoire. « Cela entraîne une augmentation de la quantité d’oxygène dans le sang et les tissus. Ce gaz favorise l’angiogenèse et donc la régénération des structures tissulaires », explique le Dr Rodrigue Pignel, médecin adjoint responsable de l’Unité de médecine subaquatique et hyperbare des HUG, structure publique unique en Suisse. 

Ce processus présente de l’intérêt notamment après un traitement oncologique. C’est le cas de la radiothérapie qui comporte son lot d’effets indésirables. « Dans les cancers gynécologiques, urologiques, digestifs ou ORL par exemple, l’irradiation peut générer un tissu hypoxique et hypovasculaire. À moyen, voire long terme, ces lésions post-radiques sont à l’origine de difficultés de cicatrisation, de saignements, d’ulcères, de fistules, de cystites radiques ou encore d’atrophie des muscles », détaille le Dr Pignel. 

Pour les personnes concernées par cette toxicité sévère et tardive consécutive à la radiothérapie, l’oxygénothérapie hyperbare s’avère souvent efficace. « C’est un outil intéressant, que j’utilise après l’échec d’un traitement médicamenteux antioxydant pour réparer les tissus endommagés par la radiothérapie et, par conséquent, améliorer la qualité de vie », constate la Dre Francesca Caparrotti, cancérologue radiothérapeute, qui adresse fréquemment des patients et patientes à l’Unité de médecine subaquatique et hyperbare des HUG.

En moyenne, 30 à 40 séances de 95 minutes sont nécessaires pour observer des effets bénéfiques. Elles sont supervisées par une équipe composée d’infirmiers et infirmières, d’opérateurs et opératrices et de spécialistes, assurant la sécurité des équipements et des procédures, en conformité avec le code européen de bonnes pratiques. 

À noter 

Les séances d’oxygénothérapie hyperbare peuvent être remboursées par les prestations de base de la LAMal, sous déduction de la franchise et de la participation (10 % des frais à charge), dans les indications suivantes : toxicité post-radiothérapie (lésions actiniques chroniques ou tardives, ostéomyélite chronique ou aiguë de la mâchoire, syndrome du pied diabétique, maladie de décompression (accident de plongée). 

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  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Julien Gregorio
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