Pulsations Réseau de santé, article pour les prestataires de soins

Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • David Wagnier

Précision sans égale de la radiothérapie stéréotaxique

Délivrant une irradiation de très haute précision, cette technique peut être utilisée en thérapie exclusive ou en combinaison avec d’autres traitements dans un contexte oncologique, mais également dans le cas de pathologies non cancéreuses.

L’acquisition, en 2022, du Cyberknife® a marqué un tournant dans le domaine de la radiothérapie aux HUG. Cet appareil de pointe, se présentant sous forme d’un bras robotique capable de délivrer des rayons X à haute énergie, permet un traitement ciblé avec une précision submillimétrique. « La radiothérapie stéréotaxique représente actuellement un tiers des interventions de radiothérapie. L’utilisation de cet outil de précision facilite l’accès à des zones qu’il était compliqué d’atteindre sans dommage avec une radiothérapie classique », note le Dr André Durham, médecin adjoint responsable de l’Unité de radiochirurgie et de radiothérapie stéréotaxique du Service de radio-oncologie.   

En délivrant de très fortes doses sur une cible extrêmement bien délimitée, la radiothérapie stéréotaxique protège un maximum de cellules saines et d’organes sensibles. En outre, sa grande précision lui confère une efficacité redoutable : « Une à dix séances environ sont généralement nécessaires, contre plusieurs dizaines pour la radiothérapie classique », constate le Dr Durham.  

De multiples indications  

Développée à l’origine pour traiter des tumeurs cérébrales, la radiothérapie stéréotaxique s’intègre désormais à la prise en charge d’autres pathologies oncologiques (lésions ou métastases du foie, des poumons, de la prostate, des ganglions, etc.) ou non tumorales. « Si les lésions sont bien délimitées, alors ce type de traitement est intéressant à la fois en termes d’efficacité que de tolérance pour la ou le patient », explique le Dr Sébastien Tran, médecin adjoint du Service de radio-oncologie, responsable des tumeurs du système nerveux, ORL, cutanées et pédiatriques. Ainsi, des tumeurs bénignes du cerveau telles que les méningiomes, les adénomes de l’hypophyse ou encore de petites tumeurs sur la gaine des nerfs crâniens (neurinomes ou schwannomes) présentent une bonne réponse à la radiochirurgie. « Nous constatons une efficacité à 95 % sur le long terme. C’est une excellente alternative non invasive à la chirurgie, qui implique parfois des risques plus importants », constate le Dr Tran.  

En collaboration avec le Service de neurochirurgie, la radiothérapie stéréotaxique peut également être proposée dans le cas de pathologies non tumorales, comme les malformations vasculaires artérioveineuses non opérables.  

Autre indication possible, les névralgies du nerf trijumeau – responsable de la sensibilité du visage – provoquant des douleurs intenses et incontrôlées. Enfin, cette technique peut être une option intéressante pour traiter d’autres pathologies non tumorales telles que la tachycardie ventriculaire ou certains troubles neurologiques avec tremblements incontrôlés. « Entre les connaissances acquises et les technologies qui se démocratisent, la radiothérapie stéréotaxique est certainement un grand pan du futur de la médecine », ajoute le Dr Tran.  

Une expertise unique aux HUG  

Pour proposer le meilleur traitement, les équipes spécialisées se réunissent régulièrement lors de colloques multidisciplinaires dédiés. Dans le cas de pathologies non tumorales, les alternatives non invasives et non irradiantes sont étudiées en priorité. « Nous limitons au maximum la dose d’irradiation délivrée. Les zones du cerveau ainsi que les différents organes du corps ont tous une radiosensibilité particulière, dont nous tenons compte. Il faut trouver le compromis entre traiter efficacement et respecter les contraintes sur les organes à risque. Tout est très protocolé. La vaste plateforme technologique dont nous disposons ici aux HUG et l’expertise des équipes impliquées permettent d’offrir le meilleur choix possible à chaque personne et d’obtenir un excellent taux de réponse au traitement », conclut le Dr Durham.  

Pour contacter le Service de radio-oncologie : 

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