C’est aussi une des premières en Suisse : l'Unité de cardiologie interventionnelle du Service de cardiologie des HUG a pratiqué l’implantation d’un stent de dernière génération au magnésium entièrement résorbable. Une prouesse technologique dans le traitement de la maladie coronarienne qui vient confirmer la position de leader de l’établissement genevois dans l’utilisation des technologies les plus récentes.
Après plus de dix ans de recherches précliniques et cliniques, le stent biorésorbable est désormais une réalité pour le traitement de la maladie coronarienne. Le 15 mars dernier, la première implantation à Genève et deuxième en Suisse (l’une des premières en Europe) marque un véritable tournant en cardiologie interventionnelle.
L’efficacité et la sécurité de cette nouvelle technologie ont été évaluées dans une étude, publiée en 2023 dans The Lancet EClinicalMedicine1 et à laquelle a participé le Service de cardiologie des HUG comme seul centre suisse et l’un des rares choisis en Europe. Elle rapporte que « l'implantation du stent biorésorbable DREAMS 3G (conçu par la société allemande établie en Suisse Biotronik) est associée à des résultats favorables en termes de sécurité et de performance, comparables aux stents actifs non résorbables de dernière génération actuellement sur le marché ».
Réponse inflammatoire réduite
« Ce dispositif offre désormais aux patients et patientes la possibilité d’un traitement sans métal, en s’affranchissant ainsi des limitations actuelles des stents actifs, se félicite le Dr Juan F. Iglesias, médecin adjoint agrégé dans l’Unité de cardiologie interventionnelle du Service de cardiologie. Les stents biodégradables atténuent la réponse inflammatoire chronique induite par les polymères durables, réduisant ainsi le risque d’événements cardiovasculaires au long terme. À 12 mois, l’alliage de magnésium est presque entièrement résorbé, libérant ainsi l’artère coronaire de tout constituant métallique, ce qui n’est pas possible avec les stents actifs actuellement sur le marché. »
En effet, les stents métalliques de dernière génération sont associés à un risque persistant et incrémental d’événements cardiovasculaires de 2% par année sans signe de plateau au long terme. « Cette technologie est la plus aboutie jamais mise sur le marché et a le potentiel de remplacer le stent actif métallique dans le futur », ajoute le Dr Iglesias.
Une résorption totale sous 12 mois environ
Une fois installé, le stent actif biodégradable agit comme support structurel de la paroi artérielle, à l’instar de sa version métallique. Mais tandis que les stents métalliques sont permanents, les composants des stents de dernière génération à base de magnésium se dégradent progressivement par corrosion. Ils permettent ainsi aux vaisseaux de retrouver leur pulsabilité et vasomotricité physiologique après 12 mois, en les laissant libres de tout corps étranger.
L’évolution de cette technologie prometteuse doit néanmoins répondre au défi de certains profils tels que ceux présentant des lésions très calcifiées ou des vaisseaux de petite taille. À ce titre, le Service de cardiologie des HUG a inclus le 13 mai dernier le premier patient mondial dans l’étude randomisée contrôlée BIOMAG-II destinée à comparer ce stent actif résorbable de dernière génération à un stent actif métallique de dernière génération concernant les événements cliniques à moyen (1 an) et long (5 ans) termes.
Pour contacter l’Unité de cardiologie interventionnelle : +41 (0)22 372 37 43
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Texte:
- Clémentine Fitaire
Photos:
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