Pulsations Réseau de santé, article pour les prestataires de soins

Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Hispanolistic

Un protocole d’IVG médicamenteuse par télémédecine

C’est une première en Suisse. À l’instar d’autres pays, les HUG ont testé un protocole d’interruption de grossesse (IG) médicamenteuse à domicile par télémédecine. Un dispositif pertinent qui répond aux besoins de certaines patientes.

Facilitant l’accès aux soins et préservant les ressources hospitalières, la télémédecine continue de se développer en Suisse. Un projet mis en place aux HUG allège désormais le suivi de l’IG médicamenteuse à domicile. « Jusqu’à présent, cette intervention imposait une consultation préalable en présentiel à l’hôpital afin d’effectuer une échographie ainsi qu’un entretien d’information et la signature d’un consentement. L’idée est de faciliter l’accès à l’interruption de grossesse aux patientes qui le souhaitent, tout en bénéficiant des contrôles nécessaires et sans compromettre la qualité ni la sécurité des soins », explique la Dre Valeria Lombardi, médecin interne au Service de gynécologie des HUG.

Offrir autonomie et sécurité

A la suite à la publication de plusieurs études internationales soulignant l’intérêt et la fiabilité d’un dispositif d’IG par télémédecine, les HUG ont travaillé au déploiement d’un nouveau protocole. Ce dernier respecte les recommandations de bonnes pratiques assurant un cadre sécurisé. « Les données montrent que le taux d’échecs et de complications est le même, que l’IG soit réalisée à domicile ou à l’hôpital », souligne la Dre Valeria Lombardi.

Depuis quelques mois, la consultation pré-IG, auparavant organisée en présentiel, peut donc être proposée à distance. Elle est menée par les équipes d’orthogénie de la Policlinique et supervisée par les Dres Michal Yaron, médecin responsable des consultations ambulatoires de gynécologie, et Victoria Crofts, cheffe de clinique en gynécologie. Une condition toutefois : la patiente doit avoir effectué au préalable une échographie de datation en cabinet de gynécologie ou dans l’un des centres d’échographie de référence à Genève.

Après signature du consentement transmis par mail, les médicaments abortifs (Mifegyne® et Cytotec®), une ordonnance pour des antalgiques et une éventuelle contraception, ainsi que des documents d’information facilitant la marche à suivre, sont envoyés à domicile. Sans oublier un numéro de contact qui est fourni en cas de question ou de problème. Enfin, concernant le suivi médical, une consultation de contrôle, par télémédecine ou à l’hôpital, est réalisée trois semaines après l’IG, en complément d’une prise de sang en laboratoire.

Ce nouveau protocole est ouvert à toute personne majeure, assurée en Suisse, résidant dans le canton de Genève et dont la grossesse est inférieure à dix semaines d’aménorrhée. La patiente doit également parler français ou anglais pour garantir une communication efficace. « L’interruption de grossesse médicamenteuse par téléconsultation s’adresse surtout à des personnes autonomes, suffisamment actives dans leur prise en charge médicale, qui, pour des raisons professionnelles, personnelles ou encore de confidentialité, ne souhaitent pas se rendre à l’hôpital », conclut la Dre Valeria Lombardi.

Le chiffre

Plus de 12 000 interruptions de grossesse sont effectuées chaque année en Suisse[1], dont 81% sont réalisées par voie médicamenteuse.

[1] Office fédéral de la statistique

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  • Clémentine Fitaire

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