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  • André Koller

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Après l’urgence, la prévention

Pour empêcher la récidive, il faut combattre les nombreux facteurs de risque de l’AVC.

Tel un tremblement de terre, l’accident vasculaire cérébral est souvent suivi de répliques. En effet, 30 à 40% des patients risquent de récidiver dans les cinq ans. Après l’urgence, il est donc urgent d’instaurer des traitements à long terme, voire à vie. Cette prise en charge porte un nom : la prévention secondaire.

Première étape : identifier les causes de l’AVC ou de l’AIT (accident ischémique transitoire). A l’origine des AVC ischémiques (une artère bouchée), les plus fréquents, on trouve très souvent, soit une athérosclérose, soit une pathologie du cœur. En effet, un problème de rythme cardiaque entraîne par endroit un ralentissement, voire une stagnation du sang. Dès lors, les plaquettes sanguines ont très vite tendance à s’agréger et à former des petits caillots.

Puce implantable

La bonne nouvelle ? Il existe des médicaments efficaces pour traiter cette arythmie, appelée fibrillation auriculaire. Cependant, lorsqu’elle n’est pas chronique, elle peut être très difficile à diagnostiquer. « Pour détecter les fibrillations auriculaires dites paroxystiques, celles qui disparaissent et ré- apparaissent subitement, il faut parfois utiliser une puce électronique implantable qui enregistre la moindre anomalie du rythme cardiaque », explique la Pre Fabienne Perren, médecin adjointe agrégée au service de neurologie.

Si en revanche l’AVC est d’origine artérielle, le patient reçoit un traitement anti-plaquettaire, à savoir un médicament qui diminue la formation de caillots sanguins. « Bien entendu, nous examinons aussi tous les facteurs de risque possibles : hypertension, cholestérol, diabète, etc. Et les traitements spécifiques, quels qu’ils soient, sont toujours personnalisés en fonction de chaque profil clinique », précise la spécialiste.

Chirurgie ou pose d’un stent

Dans certains cas, il est nécessaire de recourir à la chirurgie. Si par exemple l’AVC, malgré un traitement médicamenteux, a été causé par le rétrécissement d’un vaisseau sanguin au niveau du cou (sténose), « On procède alors à une ablation chirurgicale de la plaque d’athérome ou à la pose d’un stent », indique la Pre Perren. En revanche, si la sténose est située sur un vaisseau intracrânien, le traitement privilégié reste médicamenteux.

Origine inexpliquée

Le plus surprenant ? L’origine d’environ un quart des AVC reste inexpliquée. Ces AVC, dits cryptogéniques, surviennent souvent chez des personnes de moins de 50 ans. Dans ces situations, le médecin applique le principe de précaution et prescrit un traitement fluidifiant le sang (antiagrégant), tel que l’aspirine. « Notre mission, en prévention secondaire, ne se borne pas à prescrire des traitements. Nous donnons aussi aux patients une information exhaustive sur les facteurs de risque et la manière de les éviter. Ils quittent ainsi l’hôpital bien armés pour reprendre une vie plus saine : pratiquer une activité physique, arrêter de fumer, modérer la consommation d’alcool et, bien entendu, s’abstenir de consommer des stupéfiants », précise la Pre Fabienne Perren.

Après l'urgence la prévention

L'identification des facteurs de risque et l'information au patient sont essentiels.

Soutien à domicile

Après un AVC, le retour à la maison peut s’avérer délicat. Les patients victimes de lésions cérébrales, ainsi que leurs proches, peuvent trouver du soutien auprès de l’association FRAGILE. Celle-ci propose notamment des accompagnants pour favoriser le maintien à domicile, donne des conseils en consultation individuelle ou en groupe et aide à la réinsertion professionnelle. Informations et conseils personnalisés gratuits sur la Helpline 0800 256 256.

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