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Au chevet des patients

Les équipes se déplacent dans les sites hospitaliers des HUG en soutien pour les soignants.

Une personne âgée souffrant d’une bronchopneumonie, un homme dont le cancer est accompagné de métastases ou encore un patient victime d’une maladie neurodégénérative. Autant de situations provoquant des douleurs insupportables ou nécessitant des soins palliatifs face auxquelles les équipes soignantes rencontrent des difficultés. Que faire ? A tout moment, elles peuvent appeler les équipes mobiles.

Prise en charge globale

Créées en 1999 et composées de médecins et d’infirmières, elles sont au nombre de deux : l’équipe mobile douleur et soins palliatifs (EMSP) et l’équipe mobile antalgie et soins palliatifs (EMASP). La première intervient sur le site de CluseRoseraie (Hôpital, Beau-Séjour, Maternité, Hôpital des enfants). Elle traite surtout des patients nécessitant des soins aigus et dont le séjour est de courte durée. La seconde se déplace à l’Hôpital de Bellerive, des Trois-Chêne et de psychiatrie. Elle intervient davantage auprès de patients âgés, souffrant de plusieurs maladies et en séjours de longue durée. Des infirmières référentes en soins palliatifs sont présentes à l’Hôpital de Loëx et l’EMASP y assure une consultation médicale mensuelle.

« Notre évaluation touche plusieurs domaines : les symptômes, le contexte psychosocial large et l’anticipation de l’évolution probable du cas », explique la Dre Monica Escher, médecin adjointe au service de pharmacologie et toxicologie cliniques, responsable de l’EMSP. « Nous apportons par notre expertise en soins palliatifs un complément à l’approche habituelle ainsi qu’un regard extérieur », complète la Dre Petra VayneBossert, cheffe de clinique au service de médecine palliative, responsable de l’EMASP.

Les deux médecins insistent sur un point : « Comme consultants, nous ne nous substituons pas aux équipes, mais intervenons en deuxième ligne, c’est-à-dire en soutien, avec des propositions thérapeutiques. » Le suivi est toujours réalisé en partenariat avec le service dans lequel la personne est hospitalisée.

Approches complémentaires

L’intervention des équipes mobiles est globale. Outre la douleur, elle concerne également l’anxiété, les troubles du sommeil ou encore l’essoufflement. Les proches, souvent angoissés, bénéficient aussi de leur soutien. « Nous travaillons pour la qualité de vie et le confort des patients. Nous n’hésitons pas à aborder des sujets émotionnels difficiles », explique la Dre Escher. « Nous proposons également des approches complémentaires comme la sophrologie, le Toucher-massage ® ou encore la réflexologie. Nous traitons également les questions liées à la rédaction de directives anticipées », complète la Dre Vayne-Bossert. Au besoin, les équipes mobiles font appel à d’autres ressources: psychologue, hypnothérapeute, assistant social, bénévoles. A travers les consultations et discussions, elles tiennent aussi un rôle de formation.

La Dre Monica Escher (au centre), accompagnée d’une infirmière de l’équipe mobile douleur et soins palliatifs (à sa gauche), discute de la situation d’un patient avec un médecin le prenant en charge.

Assistance au suicide

« Je n’ai plus qu’à mourir. Vous savez comment faire. Je suis membre d’Exit. » Des phrases comme celles-ci, les soignants de l’Hôpital de Bellerive en entendent parfois. Que deviennent ces demandes ? « On est proches de ces personnes. Nous les écoutons sans a priori, avec bienveillance et respect pour clarifier les raisons. Au final, la qualité des soins et de l’accompagnement de fin de vie l’emporte généralement sur toute autre considération. Mais si quelqu’un insiste, nous ferons en sorte qu’il puisse rentrer chez lui pour que son projet aboutisse hors de l’hôpital », répond le Dr Gilbert Zulian, chef de l'ancien département de réadaptation et de médecine palliative.

En effet, depuis septembre 2006, les HUG ont émis une recommandation concernant l’assistance au suicide: ils ne l’autorisent dans leurs murs que pour un patient dépourvu de domicile ou dans l’impossibilité d’y retourner, dans certaines conditions strictement définies, et à condition qu’aucun soignant ou médecin des HUG n’intervient directement dans la réalisation du geste. Toute demande est portée à la connaissance du conseil d’éthique clinique pour analyse. Dans les faits, un seul cas de suicide assisté a eu lieu aux HUG depuis lors.

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