Texte: 

  • Jean-Michel Gaspoz

Photos: 

  • Julien Gregorio

Cap vers les nouvelles urgences : entre croissance et réseau

67’000. C’est le nombre d’urgences adultes traitées en 2016 par les structures d’urgences des HUG. Et si l’on croit les projections, le flux n’est pas prêt de s’interrompre. En 2040, ces structures devraient prendre en charge 87’000 personnes. Face à ces chiffres, autant dire que la réorganisation et l’agrandissement des services d’urgences adultes, acceptés à l’unanimité par la direction et le Conseil d’administration de l’Hôpital, étaient nécessaires. Les travaux devraient débuter en janvier 2018 et se terminer dans le courant de l’année 2020. Vingt-deux boxes supplémentaires seront construits, ce qui portera le total des entités de 42 à 64. L’organisation du tri de gravité des urgences, de même que leur parcours au sein du service et de l’institution, seront aussi entièrement repensés.

67’000

C’est le nombre d’urgences adultes traitées en 2016 par les structures d’urgences des HUG

Cette place centrale occupée aujourd’hui par ces services dans le système de soins touche l’Europe entière et ne se limite pas aux grandes agglomérations. Une première explication est à chercher, pour les urgences lourdes, dans le vieillissement de la population et l’accroissement des comorbidités. Mais on assiste également à un changement dans le comportement des patients. Aujourd’hui, la moitié de ceux qui se rendent à l’hôpital le font non plus pour une urgence vitale, mais pour une urgence non vitale. Plutôt que d’appeler leur médecin traitant, beaucoup de malades vont donc directement à l’hôpital. Autre élément d’explication, sans doute plus important, c’est l’apparition d’une attente inédite de la population vis-à-vis de la médecine : il faut avoir accès à tout et, surtout, tout de suite, ce qui revient à devoir gérer des problèmes de santé généralement pas graves, dans des quantités si importantes que cela crée des difficultés. En agrandissant et en réorganisant ses services d’urgences – ouverture en novembre 2016 d’urgences gériatriques, non vitales, à l’Hôpital des Trois-Chêne –, les HUG répondront aux nouveaux défis posés par ce bouleversement de volume, d’exigences et de comportements des patients. Mais les HUG ne pourront y faire face seuls. Aujourd’hui déjà, un Réseau des urgences genevois (RUG) existe pour les urgences ambulatoires : il rassemble les HUG, les cliniques de La Tour, Carouge, la Colline, les Grangettes et Cité Générations à Onex. Mais pour assurer la prise en charge de la population de demain, la re-canaliser vers les médecins de premier recours et assurer des prises en charge de proximité, des structures d’un genre nouveau devront être imaginées au sein des différents quartiers de la ville. Soit des « maisons de santé », desservies par des équipes multidisciplinaires et, notamment, par des médecins de premier recours formés et organisés pour prendre en charge les urgences ambulatoires.

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  • Jean-Michel Gaspoz

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