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  • Géraldine Monay

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Chevilles : l’aide de l’imprimante 3D

Une nouvelle technique chirurgicale a été introduite aux HUG au bénéfice des patients opérés pour une pose de prothèse.

Rien n’arrête les avancées dans le domaine des imprimantes 3D. En décembre 2015, sous la conduite du Dr Victor Dubois-Ferrière, une équipe du service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur des HUG a posé deux prothèses de cheville en s’aidant de cette technologie. Parti se former à l’université McGill de Montréal, le médecin met en pratique les techniques innovantes apprises là-bas. Offrant précision et réduction du temps opératoire, cette méthode est encore peu répandue en Europe et constitue une première en Suisse.

Des guides sur mesure

La pose de prothèse de cheville est une opération pratiquée régulièrement, mais qui reste toutefois complexe. Afin de placer l’implant prothétique, le chirurgien doit effectuer des coupes dans les os. « Pour cette étape cruciale, on s’aide de guides de coupe qui doivent être positionnés avec une grande précision. La nouvelle méthode facilite ce travail » révèle le Dr Dubois-Ferrière, responsable de l’équipe de chirurgie du pied et de la cheville. Concrètement, la méthode consiste à réaliser à l’avance, sur la base de scanners de l’articulation du patient, une reproduction tridimensionnelle des os afin de simuler l’emplacement idéal de la prothèse et des coupes osseuses. Ensuite, des guides de positionnement et de coupes sont imprimés en 3D puis utilisés pendant la chirurgie. Ces pièces sont uniques et précises au millimètre prêt.

Réduction du temps opératoire

Le chirurgien planifie chaque phase de l’intervention avant son entrée au bloc opératoire. Il anticipe de cette manière les obstacles qu’il rencontrerait pendant la coupe de l’os. Toutes les étapes préalables à la pose des guides sont remplacées, réduisant ainsi la durée de l’opération. Au vu de la nouveauté de ce protocole chirurgical, des études seront menées afin de déterminer notamment si la précision gagnée allonge la vie de la prothèse ou si le temps restreint de l’intervention a une influence sur les risques encourus par le patient.

Le Dr Victor Dubois-Ferrière planifie chaque phase de l’intervention avant l’entrée au bloc opératoire.

Fière d’être la première

Teresa souffre d’une arthrose terminale de sa cheville qui entraîne d’importantes douleurs et limite ses activités quotidiennes. Lorsque le Dr Dubois-Ferrière prévoit avec elle la pose d’une prothèse pour lui rendre sa mobilité, l’espoir est alors grand. Le chirurgien et la patiente se rencontrent un mois avant le passage au bloc. Il lui annonce qu’elle sera opérée avec une technique inédite dans notre pays. « J’avais un peu d’appréhension, mais le docteur m’a rassurée et m’a mise en confiance » confiet-elle. Teresa se lance sereine dans cette intervention et affirme aujourd’hui qu’elle s’est sentie « très fière d’être la première patiente en Suisse à être opérée avec cette méthode ». Tout se passe au mieux. Elle reste une semaine aux HUG puis quelques semaines à Beau-Séjour où elle entame un programme de rééducation. Enchantée d’avoir bénéficié de cette chirurgie, Teresa s’étonne encore tous les jours de récupérer aussi bien : après un mois et demi, elle recommence déjà à marcher et ressent moins la douleur.

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