Texte: 

  • Giuseppe Costa

Photos: 

  • DR

Davantage de confort aux urgences adultes

La rénovation et la réorganisation des urgences ont commencé. Objectif : améliorer la qualité de l’accueil et des soins tout en répondant à l’augmentation constante du nombre d’entrées.

«C’est comme changer le moteur d’un avion en plein vol !» Le défi de la rénovation et réorganisation des urgences adultes est énorme: effectuer des travaux de modernisation (lire plus loin) tout en gardant une activité de qualité 24h/24. Mais il en vaut la peine: offrir à la population genevoise en mai 2023 des urgences adultes modernes, accueillantes, confortables et assurant davantage de confidentialité. Car il faut répondre à l’augmentation constante du nombre d’entrées: 54'000 en 2010, 73'000 en 2018 et 90'000 à l’horizon 2040. Un investissement de 44,6 millions de francs que l’institution soutient pleinement. «C’est une carte de visite importante. Nous sommes tous derrière ce projet», se réjouit Bertrand Levrat, directeur général des HUG.

Déterminer un plan de soins

Les premières phases de la mue remontent à juin dernier avec la mise en place d’une nouvelle organisation. «L’objectif est de réduire le délai avant de voir un médecin», précise d’emblée le Pr François Sarasin, médecin-chef du Service des urgences. A son arrivée, le patient est accueilli par un infirmier spécialisé qui détermine son degré d’urgence et l’oriente vers un des trois secteurs: aigu, ambulatoire ou psychiatrique. Au secteur aigu, une équipe médico-soignante, composée d’un médecin, d’un infirmier et, si possible, d’un aide-soignant, effectue rapidement une évaluation. Elle administre les premiers traitements, réalise des examens simples et détermine un plan de soins selon l’hypothèse diagnostique.

Après cette étape, l’attente pour des examens complémentaires (radiologiques ou de laboratoire) ou l’avis d’un spécialiste a lieu dans un secteur dédié. «La perception de l’attente est meilleure si le patient connaît son plan de soins et sait pourquoi il attend. De plus, en ayant relaté son histoire au médecin et aux soignants réunis autour de lui, il n’aura pas à la répéter à plusieurs reprises», relève le Pr Sarasin. Au secteur ambulatoire, la volonté est la même. «Notre but est d’offrir un contact médical rapide et nous nous préoccupons de la qualité de l’attente. Grâce à un système de rappel par SMS, les personnes dont la situation médicale le permet, peuvent patienter là où elles se sentent le mieux, même ailleurs qu’aux urgences», souligne le Dr Hervé Spechbach, médecin adjoint, responsable de l’Unité des urgences ambulatoires, rattachée au Service de médecine de premier recours.

Plateau technique renforcé

Au final, les urgences adultes disposeront de 1000 m2 supplémentaires. Pour les patients, cela signifie davantage de boxes. «Non seulement, on va quasiment doubler les places pour les urgences couchées, mais en plus ces locaux seront plus spacieux, permettant la présence d’un proche et disposeront de portes pour une confidentialité totale», note le Pr Sarasin. Le plateau technique est également renforcé: un deuxième scanner (septembre 2020) et une imagerie à résonance magnétique (2023) complètent l’offre radiologique dans ce secteur de l’hôpital.

Pensez RUG

Le Réseau Urgences Genève (RUG) est constitué de six services d’urgences publiques et privés. En plus des HUG, il comprend la Clinique de Carouge, la Clinique des Grangettes, la Clinique La Colline, la Clinique et Permanence d’Onex, ainsi que l’Hôpital de La Tour.

Pour les situations non vitales ou en cas d’indisponibilité du médecin traitant, le service d’urgences le plus proche de chez soi est à privilégier. Pour connaître les délais d’attente, il suffit de télécharger gratuitement l’application SmartHUG sur Apple Store ou Google Play Store.

Une succession de rocades

Comment agrandir les urgences adultes et les moderniser tout en les maintenant opérationnelles? En appliquant un principe simple: faire du vide là où il y aura des travaux et enchaîner des rocades par zones. Au final, l’unité d’observation, les secteurs couchés, ambulatoires, psychiatriques, la salle des plâtres, le déchocage et la radiologie auront été rénovés. Quant aux bureaux administratifs et médicaux, ils sont déplacés hors flux des patients (surélévation du pavillon d’accueil).

«L’objectif est de réduire au maximum les nuisances, notamment sonores, et d’informer régulièrement sur l’avancée des travaux. Ceux-ci n’auront toutefois aucune influence sur la qualité de la prise en charge médicale», assure Pierre Adnet, chef du Service études et constructions.

Pour les visiteurs, il y aura des perturbations sur la rotonde devant l’entrée principale. La «dépose patients» ne sera pas accessible aux automobilistes de janvier 2020 à février 2021. «Pour les piétons, l’entrée sera légèrement décalée le long du bâtiment et les solutions proposées seront indiquées et adaptées selon l’avancement du chantier», précise Stéphane Bruand, chef du projet de rénovation et réorganisation des urgences. A noter enfin qu’en juin 2020, la cafétéria sera déplacée, tout en demeurant à côté de l’entrée principale.

Texte: 

  • Giuseppe Costa

Photos: 

  • DR
Partager
En savoir plus

Mots clés: 

Autres articles