Texte: 

  • Laetitia Grimaldi

Photos: 

  • Louis Brisset

Du nouveau pour soulager l’angine de poitrine

Inédite à Genève, l’intervention qui s’est déroulée fin mars aux HUG chez une patiente atteinte d’une forme sévère d’angine de poitrine pourrait changer la vie de nombreux autres malades.

Sensation d’oppression et douleurs thoraciques irradiant dans les bras, le cou ou la mâchoire, sont les symptômes caractéristiques de l’angine de poitrine, aussi appelée angor. Signe d’un manque d’afflux sanguin au niveau du cœur, elle survient le plus souvent lors d’efforts physiques, mais également au repos dans les cas les plus sévères. Pour la contrer, traitements médicamenteux et interventions percutanées (stents coronaires) ou chirurgicales (pontages coronariens) sont envisagés au cas par cas. Le problème : chez 5 à 15% des patients, les traitements habituels sont vains et les symptômes deviennent chroniques. La qualité de vie se dégrade et les hospitalisations se multiplient. 

Réduire le diamètre du sinus coronaire

La prothèse miniature implantée pour la première fois dans le canton de Genève par le Service de cardiologie des HUG, le 26 mars dernier, est précisément destinée à ces personnes. Baptisée «Neovasc ReducerTM» par ses concepteurs canadiens*, il s’agit d’un dispositif en acier inoxydable. Se présentant sous la forme d’un sablier, il réduit le diamètre du sinus coronaire, cette veine nichée à la base de l’oreillette droite et qui collecte le sang appauvri en oxygène du cœur. A cet endroit, dans les années 1950 déjà, des chirurgiens avaient eu l’idée d’intervenir. Leur stratégie : réduire le diamètre du sinus coronaire pour y accroître la pression sanguine et, par ricochet, celle régnant dans le muscle cardiaque.

Une qualité de vie retrouvée 

Aujourd’hui, l’objectif est le même, mais le procédé tout autre. Aussi simple que novateur, il consiste à introduire le dispositif depuis une veine du cou jusqu’au fameux sinus coronaire. Implanté dans la veine, il y livre son secret : un goulet d’étranglement réduisant le flux sanguin pénétrant dans le cœur. «L’intervention dure une heure environ et se fait sous anesthésie locale, sans effet secondaire et avec un taux de complications très faible», indique le Dr Juan F. Iglesias, médecin adjoint agrégé à l’Unité de cardiologie interventionnelle des HUG. Et les résultats s’avèrent spectaculaires. La sévérité de l’angine de poitrine est évaluée depuis la classe 1, la moins invalidante, à la classe 4, synonyme de symptômes aigus survenant au repos. «Pour 70 % des patients ayant subi cette intervention, l’angine de poitrine s’améliore d’au moins une classe de sévérité, et d’au moins deux classes dans 35 % des cas. Au-delà des chiffres, cela se traduit donc pour beaucoup par une qualité de vie réellement retrouvée», se réjouit le cardiologue.

* Neovasc Inc., Richmond, Canada.

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  • Laetitia Grimaldi

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