Texte: 

  • Giuseppe Costa

Photos: 

  • Cellule Covid-19 - SMC

Face au Covid-19, agilité et réactivité en réponse

Créée fin février 2020, la cellule Covid-19 du Service du médecin cantonal multiplie les actions depuis 18 mois pour combattre cette pandémie.

A l’heure où la 4e vague de Covid-19 impacte particulièrement les soins intensifs des HUG, le Département de la sécurité, de la population et de la santé (DSPS) a donné le coup d’envoi, début septembre, d’une campagne pour sensibiliser les 18-40 ans à la vaccination. Intitulée « On peut se faire vacciner contre le Covid-19, pas contre les fake news », son objectif est de rétablir les faits face à certaines rumeurs encore vivaces et de répondre aux questions légitimes. Les messages de la campagne ont été établis grâce aux questions récurrentes posées à la cellule Covid-19 du Service du médecin cantonal. Cette dernière a ainsi repris les craintes les plus fréquentes et les fausses informations les plus tenaces circulant dans la population. Dernière en date, cette réalisation vient compléter une multitude d’actions effectuées depuis le début de la pandémie par cette cellule. Retour sur 18 mois d’activité.

Engagement et solidarité

Fin février 2020, les premiers cas de Covid-19 sont diagnostiqués à Genève… et la cellule du même nom prend naissance. Aux côtés du médecin cantonal d’alors, le Pr Jacques-André Romand, la Dre Aglaé Tardin, annoncée pour le remplacer, prend ses fonctions de manière anticipée. Six infirmiers du GRESI (Groupe risque pour l’Etat de santé et inspectorat), ainsi qu’une poignée de professionnelles et professionnels venus en renfort des HUG, de l’aide à domicile (Imad) et du Service de santé de l'enfance et de la jeunesse (SSEJ) complètent ce duo. Parmi eux, le Dr Simon Regard, également chef de clinique au Service des urgences des HUG. Il chapeaute la cellule d’enquête depuis ses débuts. « Elle s’est étoffée progressivement pour atteindre jusqu’à 250 personnes (n.d.l.r : quelque 200 aujourd’hui) au pic de la crise : personnel paramédical, civilistes, membres de la protection civile, data managers, informaticiens, communicants, juristes, aspirants policiers, apprentis, étudiants, etc. Des profils très différents, une grande interdisciplinarité avec de nombreux savoir-faire et un point commun : beaucoup d’agilité et de réactivité, ainsi qu’un grand sens de l’engagement et de la solidarité », relève-t-il. Et il ne fallait pas en manquer pour tenir le coup, en passant des quelque 50 cas par jour aux plus de 1000 au cœur de la 2e vague !

« Au départ, il y avait un seul objectif : suivre et tracer les personnes positives et leur entourage, les placer en isolement et en quarantaine afin de casser les chaînes de transmission. Puis, au fil de la crise, les missions de la cellule se sont diversifiées : explication des mesures d’isolement et de quarantaine, réponses aux questions du public, identification et gestion des clusters, attention particulière aux situations précaires », résume Marc Vassant, coordinateur de l'équipe infirmière de la cellule. Sans oublier d’autres actions telles que la mise en place des mesures décidées par la Confédération et le Conseil d’Etat genevois ou la présentation hebdomadaire des données cantonales de l’épidémie. « Genève a fait partie des cantons à l’avant-garde pour le data management et le traçage des contacts. Nous nous sommes constamment adaptés aux changements imposés par l’évolution de l’épidémie. Nous avons également partagé les ressources et travaillé en réseau avec les HUG, notamment le Centre national de référence pour les infections virales émergentes, la ville de Genève, la police ou encore les autres cantons et la France voisine », précise le Dr Regard.

Collaboration étroite avec les HUG

Ayant démarré en situation d’ultra-crise, la cellule a fait preuve par la suite d’une grande  faculté d’adaptation. Exemple avec le contact tracing. « Nous sommes passés d’un fichier Excel où étaient notés les premiers cas à l’utilisation d’un outil informatique permettant de saisir les informations nécessaires à l’enquête et de déclencher automatiquement par SMS le premier contact avec les malades, puis de les suivre », rappelle la Dre Camille Genecand, coordinatrice adjointe de la cellule Covid-19. Et de souligner la collaboration, dès le début, étroite et importante avec les HUG, qui s’est développée au fil des mois : « Nous avons partagé des données de laboratoire et d’hospitalisations, multiplié les discussions par visio-conférence sur le dépistage, la vaccination, les variants ou encore le Covid long. »

Concrètement, la cellule d’enquête et de traçage des malades du Covid-19 se répartit sur quatre étages dans un immeuble du centre-ville. Elle comporte plusieurs secteurs : dépistage, CoviCheck, CoviEntourage, CoviTravel, cluster, surveillance, hotline, administration, communication, certificat Covid, unité testing et protection. La parole à ces acteurs et actrices de l’ombre, qui ont montré empathie et sensibilité. Aurélie, infirmière au Département de chirurgie des HUG, est venue en renfort durant huit mois au cœur de la crise sanitaire : « J’ai donné des conseils de santé par téléphone aux personnes malades ou angoissées. Il faut une grande écoute et une attention particulière aux intonations de la voix pour sentir les besoins et difficultés, poser les bonnes questions et établir un lien de confiance. »

Trouver les bons mots

Elodie, étudiante infirmière de 2e année, malgré le rythme intense et stressant de certaines journées surchargées, prend le temps nécessaire pour les situations difficiles : « Je suis restée plus d’une heure au téléphone avec un proche-aidant, malade du Covid, mais devant s’occuper de ses parents vulnérables. Il avait besoin de soutien et d’informations. » Nicolas, dans son ancien métier d'agent de voyage, vendait du rêve. Comme traceur, il aide les personnes à accepter les inquiétudes liées à l’isolement et aux restrictions. « Je me suis senti utile et au service de la population. Tout passe par le contact téléphonique, il faut rester calme, avoir de la patience, trouver les bons mots et rechercher la collaboration », dit-il.

Marc Vassant conclut lui aussi sur la grande souplesse témoignée durant ces 18 mois : « Microcosme pluriprofessionnel, la cellule s’est adaptée à toutes ses nouvelles missions. Plus de 200 personnes d’horizons différents, avec des contrats à durée déterminée, ont dénoté un grand sens de l’engagement. Elles ont fait preuve d’écoute et de bienveillance tout au long de leurs prises en charge. » Et de détailler encore les nouvelles tâches effectuées depuis ce printemps : « La distribution des certificats Covid pour les situations complexes, la promotion de la vaccination et des tests de masse en entreprise, le dépistage des personnes asymptomatiques au moyen des autotests. » Et ce n’est pas tout ! La campagne de promotion de la santé mentale se poursuit et une campagne de témoignages, complémentaire à celle sur les rumeurs, fait l'objet d'une exposition au parc des Bastions du 27 septembre au 31 octobre.

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En collaboration avec Rachel Dudouit, Service du médecin cantonal

 

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