Touchant près de 400 000 personnes en Suisse, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) constitue la troisième cause de mortalité dans le monde.
Pour rappel, cette maladie respiratoire chronique entraîne une inflammation des bronches et la destruction des alvéoles pulmonaires. Son évolution peut toutefois être contrôlée par divers traitements (formes inhalées) et par l’arrêt du tabac, celui-ci en étant la cause principale. Mais deux obstacles demeurent.
Le premier est qu’elle reste sous-diagnostiquée. La raison ? Des symptômes – toux, essoufflement, difficulté à respirer – souvent minimisés par les personnes touchées. Fumeuses, ou anciennes fumeuses, beaucoup de personnes ont tendance à banaliser ces manifestations en les mettant sur le compte de la fameuse «toux du fumeur».
«Une toux qui perdure justifie une consultation médicale. De nombreuses maladies pulmonaires sont diagnostiquées tardivement, ce qui complique leur prise en charge», déplore la Dre Aileen Kharat, médecin adjointe au Service de pneumologie.
Second défi : des soins parfois trop ponctuels. «Certaines personnes souffrant de BPCO sont prises en charge uniquement lors des épisodes d’exacerbations, sans avoir de suivi le reste du temps. Pour pallier ce problème, nous avons mis en place un itinéraire clinique, non seulement pour optimiser les soins lors de ces “crises”, mais aussi pour proposer un suivi ambulatoire spécialisé sur le long terme. Cet itinéraire repose sur une collaboration multidisciplinaire associant pneumologues (de l’hôpital ou en cabinet), internistes, tabacologues, nutritionnistes ou encore physiothérapeutes. Il constitue un atout clé pour agir sur les facteurs modifiables de la maladie (tabagisme, hygiène de vie, etc.) et en freiner l’évolution», souligne l’experte.
CARLA, 54 ans
« Le programme de réadaptation pulmonaire m’a fait un bien fou »
«Je souffre de BPCO sévère depuis près de quatre ans et ces derniers mois ont été particulièrement éprouvants. En raison de la maladie, le simple fait de respirer m’épuise. En août dernier, je ne pesais plus que 39 kg et j’ai fait un arrêt cardiaque devant les urgences des HUG. J’ai reçu tous les soins nécessaires pour remonter la pente, mais mon moral était à zéro. Je me sentais ralentie pour tout au quotidien et ne pouvais plus me voir dans la glace tant j’étais maigre. Pourtant, quand les médecins m’ont parlé du programme de réadaptation pulmonaire (lire Zoom sur la réadaptation respiratoire), je me suis lancée et cela m’a fait un bien fou. J’ai fait du vélo, du tapis de marche, du renforcement musculaire. Au fil des semaines, j’ai ressenti les bénéfices, gagné en énergie et en autonomie dans mes déplacements. Et je suis même parvenue à prendre du poids grâce aux conseils des nutritionnistes des HUG. Aujourd’hui, je me sens mieux et me suis même réinscrite au programme, tant il m’a aidée.»
Dossier pneumologie : Nouveau souffle
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Texte:
- Laetitia Grimaldi
Photos:
- Bogsch & Bacco