Lors de la naissance de son fils, Anne-Claude a bénéficié d’une nouvelle approche appelée «césarienne participative». Celle-ci cherche à reproduire autant que possible l’expérience d’un accouchement par voie basse.
Anne-Claude était déjà mère de trois enfants lorsqu’elle est tombée enceinte d’Ismael. «Comme j’avais 43 ans, de l’hypertension et du diabète gestationnel, ma grossesse a été très surveillée. J’avais déjà accouché trois fois par voie basse et mon périnée n’était pas indemne. Afin de ne pas aggraver la situation, mon gynécologue m’a proposé une césarienne.» Cette décision ayant été longuement discutée avec l’équipe soignante, Anne-Claude et son mari l’ont bien acceptée et ont ensuite eu l’opportunité de bénéficier de l’approche dite de «césarienne participative», proposée aux HUG.
Similaire à un accouchement par voie basse
Anne-Claude, qui est notamment infirmière de profession, raconte : «J’ai beaucoup apprécié cette prise en charge qui donne de l’importance au vécu des parents durant l’accouchement et rend ce moment plus humain. Le bloc opératoire est un environnement impressionnant et parfois anxiogène, qui ne correspond pas forcément à la représentation que l’on peut se faire du lieu de son accouchement. Ce nouveau protocole concerne essentiellement une série de détails, dont certains peuvent paraître anodins, mais qui ont toute leur importance. Au final, mon ressenti n’a pas été si différent de mes accouchements précédents par voie basse.»
Prévue le 10 août 2023 dans sa 39e semaine de grossesse, sa césarienne a finalement eu lieu deux jours plus tôt : «Ma poche des eaux s’étant rompue, j’ai dû être prise en charge rapidement. J’ai été autorisée à entrer dans le bloc opératoire à pied. C’est beaucoup moins stressant que d’y être introduite sur un lit d’hôpital. J’étais de plus accompagnée par mon mari, qui est resté tout le long à mes côtés. J’ai ensuite pu choisir une musique. Comme nous apprécions le reggae, c’est sur du Bob Marley que s’est déroulée l’opération. Cela m’a aidée à mieux supporter l’aiguille de l’anesthésie rachidienne, dont j’avais peur. Et je crois que cela a même détendu l’équipe médicale !»
Assister à la sortie du bébé
Juste avant que le bébé ne sorte de l’utérus, la gynécologue a demandé à Anne-Claude de pousser, comme pour un accouchement par voie basse. Le moment le plus intense a été le soulèvement du rideau du champ opératoire : «Nous avons pu assister à la sortie de notre fils à travers un champ transparent. Il a rapidement été posé sur ma poitrine.» Le papa a ensuite accompagné le nouveau-né pour le peser et le mesurer. «Puis ils sont tous les deux revenus vers moi.» L’intervention terminée, Anne-Claude a regagné la salle de réveil avec son mari et son fils posé en peau à peau. «Les sages-femmes m’ont aidée à mettre Ismael au sein. Malgré un contexte très médicalisé, cela a été un beau moment de douceur. J’ai eu une pensée pour les nombreuses femmes qui sont séparées de leur bébé pendant des heures après une césarienne. Je l’aurais certainement mal vécu.»
Pour Anne-Claude, le protocole de césarienne participative ne comporte que des avantages : «Avec cette approche, j’ai toujours eu mon mari et mon bébé avec moi. Les règles de sécurité du bloc opératoire restent très strictes. Mais je me suis sentie écoutée et entendue par l’équipe soignante. Avec mon mari, nous avons perçu une grande bienveillance et un grand professionnalisme durant toute l’intervention.»
Césarienne participative
Proposée aux HUG, cette approche vise à améliorer le vécu des couples sans péjorer la sécurité de l’acte chirurgical. Concrètement, ce protocole propose les changements suivants : la mère rejoint le bloc opératoire à pied et peut choisir une musique; elle est invitée à pousser; le rideau du champ opératoire est soulevé lors de la sortie du bébé; immédiatement après la naissance, le bébé est posé en peau à peau sur sa mère; il reste à ses côtés en salle de réveil.
Pour plus d'informations, consulter la page Césarienne participative.
Texte:
- Geneviève Ruiz
Photos:
- Hervé Annen