Le Dr Tornike Sologashvili est responsable de l’Unité de chirurgie cardiaque pédiatrique depuis 2020. Fasciné par cette discipline depuis son adolescence, il a à son actif plus de 4000 opérations à cœur ouvert.
À un peu plus de 40 ans, le Dr Tornike Sologashvili, médecin agrégé responsable de l’Unité de chirurgie cardiaque pédiatrique, compte, depuis plusieurs années déjà, parmi les prodiges de sa discipline. Il faut dire qu’il n’a pas perdu de temps : il n’a en effet que 14 ans lorsqu’il pousse les portes d’un bloc opératoire pour la première fois ! «Le père d’un de mes meilleurs amis était chirurgien viscéral et il m’a offert l’opportunité d’assister à une opération. J’ai été un peu choqué, mais également fasciné. C’est à ce moment-là que j’ai su que je voulais devenir chirurgien», raconte le médecin qui a passé sa jeunesse à Tbilissi, en Géorgie. La chirurgie cardiaque s’est imposée à lui après le pontage coronarien de l’un de ses proches. «Le récit de cette intervention m’a impressionné. J’ai alors beaucoup lu sur l’anatomie et sur le cœur en particulier», se souvient-il.
Une rencontre déterminante
Après des études de médecine réalisées à l’Université de Tbilissi, le Dr Sologashvili se rend en Pologne, à Poznan, pour y effectuer un stage d’été. Il restera finalement deux ans et demi dans le service du Pr Michal Wojtalik, auprès duquel il se forme à la chirurgie cardiaque pédiatrique. Il y fera aussi une rencontre déterminante pour la suite de son parcours. «Durant ce séjour, j’ai croisé le Pr Afksendiyos Kalangos, qui était alors chef du Service de chirurgie cardiovasculaire aux HUG. Il s’est souvenu de m’avoir déjà vu à Tbilissi où il était venu quelques fois pour des interventions. Je n’étais alors qu’un tout jeune étudiant en médecine, mais comme je voulais progresser techniquement, j’avais pris l’habitude d’aller deux ou trois fois par semaine au laboratoire d’anatomie pour m’entraîner. Quand nous nous sommes revus en Pologne en 2011, il m’a proposé un stage d’un an dans son service… Et je suis toujours là! J’ai quitté la Géorgie pour trois mois, et cela fait maintenant dix-huit ans que je vis en Suisse», s’amuse le chirurgien. Le médecin garde cependant des liens forts avec son pays d’origine où il retourne deux ou trois fois par an, notamment pour prêter main-forte à des collègues sur certaines interventions délicates.
Joignable 24 heures sur 24
Depuis 2017, le Dr Sologashvili effectue des missions ponctuelles sur le continent africain. Il s’est d’abord rendu au Sénégal et, depuis 2024, au Rwanda, dans le cadre du Swiss Heart Project, soutenu par la Fondation privée des HUG. «Les collègues du Sénégal sont maintenant comme des amis. Ils viennent aussi de temps en temps aux HUG pour se perfectionner sur certaines techniques», explique le médecin qui, dans les prochains mois, accueillera également de jeunes médecins du Rwanda qui resteront six mois à un an pour développer leurs compétences en chirurgie cardiaque pédiatrique.
Le portable du chirurgien sonne. Il s’agit cette fois d’une intervention programmée, mais ce téléphone, le Dr Sologashvili le garde sur lui 24 heures sur 24. Car, en cas d’urgence vitale, chaque minute compte. Le médecin se réjouit de voir son équipe se renforcer, afin qu’il puisse avoir un peu plus de temps pour voyager et surtout profiter de sa famille. Avec son agenda, difficile de voir son fils de 1 an et demi et sa fille de 9 ans… qui s’intéresse déjà à l’anatomie. «Mais je ne suis pas sûr de lui conseiller de devenir chirurgienne cardiaque, il y a d’autres beaux métiers qui offrent une meilleure qualité de vie», avoue le médecin avant de partir rejoindre le patient qui l’attend.
- 1983 : Naissance en Géorgie
- 2000 : Début des études de médecine à l’Université de Tbilissi, en Géorgie
- 2011 : Arrivée dans le Service de chirurgie cardiovasculaire des HUG
- 2017 : Première mission humanitaire à Dakar, au Sénégal
- 2020 : Responsable de l’Unité de chirurgie cardiaque pédiatrique des HUG
- 2024 : Première mission au Rwanda dans le cadre du Swiss Heart Project
Texte:
- Stéphany Gardier
Photos:
- Fred Merz | lundi13