Texte: 

  • Clémentine Fitaire

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Le cauchemar des jambes sans repos

Ce syndrome concerne 7 à 10 % de la population, en particulier des femmes. Le Centre de médecine du sommeil prend en charge les cas les plus sévères.

« C’est extrêmement difficile à vivre, confie Marina, 48 ans, atteinte du syndrome des jambes sans repos (SJSR) depuis l’adolescence. Il y a une forme d’impuissance, car on ne peut pas vraiment lutter contre, ni l’anticiper. » Ce trouble d’origine neurologique se traduit par un besoin irrépressible de bouger les jambes, le soir, une fois assis ou couché, lorsque la personne se détend. Ceux qui en sont atteints décrivent des sensations désagréables (dysesthésies) qui ne peuvent être calmées qu’en changeant de position ou en marchant.

Alors que le SJSR survient à l’éveil, un autre syndrome y est fréquemment associé : les mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil (MPJS), répétés et incontrôlés, entraînant bien souvent des microréveils qui perturbent le sommeil. « Environ 80 % des patients qui souffrent de SJSR ont des MPJS », explique le Dr Stephen Perrig, neurologue au Centre de médecine du sommeil.

Dans leurs formes les plus graves, ces syndromes affectent la vie quotidienne, que ce soit le jour (somnolence, problèmes de concentration, fatigue extrême) ou la nuit (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil non réparateur). « On a également observé une accélération de la fréquence cardiaque lors des MPJS, poursuit le spécialiste. Tout laisse à penser qu’il y a une relation entre le syndrome des jambes sans repos et l’hypertension. »

De la méditation aux opiacés 

Pour soulager ces sensations désagréables, chacun y va de sa propre astuce : gymnastique avant de se coucher, douche froide, méditation de pleine conscience, phytothérapie ou encore alimentation. Mais dans les formes les plus graves, un traitement médicamenteux est nécessaire.

« Le médecin généraliste a toutes les clés pour détecter un SJSR, explique le Dr Perrig. Souvent, la porte d’entrée est une insomnie persistante et handicapante. » Après un diagnostic clinique, on recherche les facteurs favorisants : carence en fer, médicaments (antidépresseurs, neuroleptiques), etc. Le diagnostic peut être confirmé par une polysomnographie (enregistrement de différentes données durant le sommeil), comme cela est proposé au Centre de médecine du sommeil.
 

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