Texte: 

  • Elisabeth Gordon

Photos: 

  • Nicolas Righetti | lundi 13

«Je me sens en sécurité ici»

Dotée des technologies les plus modernes, l’Unité d’épileptologie offre aux personnes souffrant d’épilepsie, qui sont en attente d’une opération, une meilleure sécurité et un plus grand confort.

Quatre chambres distribuées autour d’un hall. Au fond, un local avec plusieurs écrans à l’aide desquels deux infirmières-techniciennes (lire plus loin) surveillent, 24 heures sur 24, les patients et patientes atteintes d’épilepsie et interviennent en cas de crise.

Parmi les personnes souffrant de cette affection neurologique, 30 à 40 % ne répondent pas aux médicaments. « On peut alors leur proposer une intervention chirurgicale, ce qui conduit à éliminer les crises chez une grande partie d’entre elles et à en diminuer l’intensité chez les autres », précise la Pre Margitta Seeck, responsable de l’Unité d'épileptologie.

Toutefois, avant d’ôter le tissu anormal du cerveau qui génère les crises, il faut localiser le foyer épileptique avec une très grande précision. L’objectif est d’augmenter l’efficacité de l’opération et de préserver les fonctions cérébrales importantes (motrices, visuelles, de mémoire, de langage, etc.). En attendant l’intervention, enfants et adultes sont donc hospitalisés une quinzaine de jours pour être soumis à toute une série d’examens dans l’Unité d’épileptologie.

Nec plus ultra de l’imagerie

Cette unité a été complètement rénovée et, depuis juin dernier, le personnel soignant dispose des techniques d’imagerie les plus à la pointe, notamment en matière d’électroencéphalographie (EEG). « Alors que l’EEG standard utilise entre 25 et 38 électrodes collées sur la tête pour repérer les crises, l’EEG haute densité en a 256, ce qui augmente sa précision », explique Laurent Spinelli, physicien responsable technique de l’unité. « Nous sommes les seuls en Suisse romande à utiliser cet appareil pour nos patients », souligne la Pre Seeck. Un logiciel d'analyse a en outre été mis en place pour détecter automatiquement les crises d'épilepsie.

Quant aux chambres, elles ont été dotées d’une deuxième caméra assurant aux infirmiers et infirmières une meilleure surveillance de leurs occupantes et occupants. Une innovation que Nina apprécie tout particulièrement. Cette jeune femme de 22 ans, épileptique depuis l’âge de 7 ans, avait déjà séjourné dans l’unité en novembre 2020. Mais les investigations n’ayant pas permis de localiser son foyer épileptique, elle y est retournée en juin dernier pour de nouveaux examens. « Je suis contente d’avoir maintenant deux caméras au lieu d’une devant moi. Cela me rassure, car on me voit mieux. Je me sens en sécurité ici », confie-t-elle.

Fauteuils en mousse

Autre changement : pour éviter, lors d’une crise, le risque de blessure en cas de chute, les fauteuils sont faits en mousse et de nombreux objets contondants ont été supprimés. Des « fenêtres lumineuses » ont par ailleurs été installées dans les chambres borgnes.

Pilotée par le Service d’ingénierie biomédicale, en collaboration avec le personnel de l’unité et divers autres services des HUG, cette rénovation assure aux équipes soignantes de meilleures conditions de travail et accroît la sécurité et le confort des patientes et patients. Nina apprécie aussi de se sentir bien entourée : « Les infirmiers et infirmières ne sont pas là uniquement pour faire des soins, ils et elles nous soutiennent. Je suis en confiance et j’ai l’espoir qu’après mon opération, ça ira mieux pour moi. »

« Nous pouvons mieux surveiller les patients »

Charlène Chappuis et Cécile Manteaux, infirmières et techniciennes EEG, travaillent depuis plus de trois ans dans l’Unité d’épileptologie. Elles ont donc pu suivre la rénovation et ont même proposé de mettre des « fenêtres lumineuses » dans les chambres borgnes. Les travaux ont amélioré leurs conditions de travail. « Grâce à l’installation d’une deuxième caméra dans chaque chambre, nous avons maintenant plusieurs angles de vue. Nous pouvons ainsi mieux surveiller les patients et suivre en continu l’enregistrement de leur EEG, même quand ils vont aux toilettes, grâce au développement du wifi. Le nouveau matériel technique est de meilleure qualité que le précédent et, pour nous, sa manipulation est plus simple. L’EEG standard et l’EEG haute densité utilisent par exemple le même appareil, ce qui facilite notre travail. Toutes ces modifications sont de nature à améliorer la prise en charge des patients. »
 

Dans les chambres équipées de deux caméras, les patientes et patients se sentent en plus grande sécurité.

« Une fenêtre lumineuse » décore les chambres borgnes.

Grâce à l’EEG haute densité, les médecins localisent avec précision le foyer épileptique

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  • Nicolas Righetti | lundi 13
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