Texte: 

  • André Koller

Photos: 

  • Pulsations

La bonne info, au bon moment

Grâce aux séances d’information avant l’intervention, les patients sont mieux préparés pour leur pose de prothèse.

Stress, angoisse, déstabilisation émotionnelle… une consultation n’est pas forcément le moment idéal pour emmagasiner la foule d’informations importantes que l’on reçoit du médecin. Conséquences ? Les patients ne sont pas assez bien préparés avant une hospitalisation. Et tout le suivi médical s’en ressent.

Conscient du problème, le service d’orthopédie organise des séances d’enseignement thérapeutique pour les patients qui vont recevoir une prothèse de la hanche ou du genou. Pour la hanche, le cours met l’accent sur la rééducation. « Pour le genou, nous ciblons davantage les résultats de l’opération et les attentes des patients. En effet, ces dernières conditionnent le degré de satisfaction après l’intervention », explique le Dr Hermès Miozzari, médecin adjoint au service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur. Et sur ce plan, les mentalités évoluent vite. « Dans les années 70, les gens ne demandaient qu’une chose : la suppression de la douleur. Une vingtaine d’années plus tard, il ne suffisait plus de ne pas avoir mal, les gens souhaitaient, en plus, retrouver davantage de mobilité. Aujourd’hui, un nombre toujours plus grand de personnes ne sont satisfaites que si elles peuvent recommencer la pratique régulière d’un sport », résume le Dr Miozzari.

Meilleure préparation

Les séances d’enseignement thérapeutique ont lieu une ou deux semaines avant l’intervention. Elles réunissent en moyenne une quinzaine de patients. Le cours commence par la présentation de l’équipe soignante. Sont ensuite passés en revue: les causes de la pathologie, les recommandations médicales – arrêter de fumer, perdre du poids, faire de la musculation, etc. –, la sécurité au bloc opératoire, le déroulement de l’opération ou encore les informations pratiques générales sur les HUG et l’hospitalisation proprement dite.

Le thème de la douleur constitue un temps fort de l’exposé. « En moyenne, 85% des patients opérés pour une prothèse totale du genou sont satisfaits du résultat. Mais parfois des douleurs résiduelles persistent après l’intervention. Cela peut être un motif d’insatisfaction même si celles-là sont beaucoup moins fortes qu’avant la pose de la prothèse », avertit l’orthopédiste. Dans l’auditoire, les questions fusent. Le chirurgien prend tout le temps nécessaire pour répondre à chacun avec des mots simples.

Les cours du service d’orthopédie drainent aujourd’hui plus de la moitié des patients candidats à une prothèse de la hanche ou du genou. « Notre objectif est de toucher 80% des personnes opérées. Mais nous ne sommes pas tous égaux face à l’information médicale. Certains souhaitent tout connaître. D’autres ne veulent rien savoir », conclut le Dr Miozzari.

Le chirurgien prend le temps de répondre à toutes les questions avec des mots simples.

Ce cours est une excellente idée

« On oublie toujours quelque chose pendant la consultation. » Suzanne, 67 ans, sait de quoi elle parle. Elle a été opérée en 2014 du genou gauche et en 2016 du droit. Chaque fois pour une prothèse totale. Alors quand le service d’orthopédie lui propose une séance d’information avant l’intervention, elle saisit cette opportunité avec enthousiasme.

« Ce cours est une excellente idée. On peut poser toute sorte de questions : sur le déroulement de l’opération, le résultat qu’on peut espérer, combien de temps on doit marcher avec des béquilles, etc. Moi, j’avais noté tout ce que je voulais demander. Et les autres participants soulèvent des points intéressants auxquels on n’a pas pensé soi-même », reprend-elle.

Suzanne a particulièrement apprécié la partie avec la maquette d’un genou. Un procédé qu’elle juge très didactique. « C’est génial. On voit comment est construite cette articulation. Le chirurgien nous montre aussi la prothèse et explique comment il va la poser. Bien comprendre l’opération aide à dissiper les craintes que l’on peut avoir avant l’hospitalisation », conclut la patiente.

Texte: 

  • André Koller

Photos: 

  • Pulsations
Partager
En savoir plus

Mots clés: 

Autres articles