Texte: 

  • Giuseppe Costa

Photos: 

  • Julien Gregorio

La protection contre le Covid-19 passe par la vaccination et les gestes barrières

Si leur personnel a été peu infecté lors de la première vague, comme le montre une récente étude, les HUG redisent l’importance de se faire tester et d’appliquer les gestes barrières. Et rappellent que, depuis février, la vaccination demeure le meilleur moyen d’empêcher une infection au SARS-CoV-2.

Une étude menée par les HUG, dont les résultats ont été publiés en mars 2021 dans Infection Control and Hospital Epidemiology, révèle que 8.5% de leur personnel a été infecté par le SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, lors de la première vague du printemps 2020, un taux d’infection similaire à celui de la population générale. Au-delà de ce chiffre, l’étude suggère en conclusion que «des efforts supplémentaires sont nécessaires pour protéger les employés». Et les HUG n’ont pas attendu la parution des résultats pour s’y consacrer pleinement.

Interrompre les chaînes de transmission

«Dès l’automne 2020, nous avons pris des mesures en lien avec les bonnes pratiques et le dépistage. D’un part, le personnel a suivi des formations concernant les équipements de protection individuels et les gestes barrières, notamment le port du masque et la friction des mains avec une solution hydro-alcoolique, au moyen du serious game «Escape COVID-19». D’autre part, les équipes médico-soignantes ont été encouragées à se faire tester de façon hebdomadaire, y compris en l’absence de symptômes, et de façon plus rapprochée lors d’une détection de cas dans une unité. Nous savons qu’en trouvant précocement des personnes positives, nous interrompons les chaînes de transmission», relève le Pr Stephan Harbarth, médecin-chef a.i. du Service de prévention et contrôle de l’infection aux HUG, qui a dirigé l’étude.

Vaccins sûrs et très efficaces

Sans oublier l’atout majeur qui s’est ajouté ces derniers mois dans l’arsenal de lutte contre la pandémie : la vaccination. «Elle est aujourd’hui le meilleur moyen de protection pour le personnel, son entourage et les patients. Elle empêche également la propagation du virus et diminue le risque de le voir muter avec le temps», rappelle le Pr Harbarth. A noter également que les vaccins disponibles en Suisse, à base d’acide ribonucléique messager (ARNm), comportent peu de risques et qu’ils sont efficaces à 95% pour éviter une maladie Covid-19 symptomatique.

Les services vulnérables bien protégés

Quant aux résultats proprement dits de l’étude, ils démontrent que seule une minorité des soignantes et soignants a été infectée pendant la première vague de la pandémie, malgré le nombre élevé de personnes hospitalisées pour un Covid-19 (1'108 au 27 juin 2020). Les 3'421 participants et participantes ont été testées sur une base volontaire à trois reprises entre le 30 mars et le 12 juin 2020. Entre les trois prises de sang, le pourcentage de personnes présentant des anticorps au Covid-19 dans le sang – la séroprévalence – a augmenté de 4,5% au début, à 8,5% à la fin de l’étude. Ce chiffre est à comparer avec la séroprévalence globale de la population genevoise estimée à 10,8% pour la même période (selon une étude publiée par les HUG et l’Université de Genève dans la revue Lancet).

L’étude révèle en outre un taux d’infection plus élevé dans les services de gériatrie et de réadaptation pour le personnel traitant des patients infectés (32%). D’autres unités de soins, incluant les soins intensifs et l’anesthésiologie, ont des taux inférieurs à 5%. Le taux pour l’oncologie/radio-oncologie est de 3,3%, pour la chirurgie de 1,8%. «Ces résultats montrent des taux plus élevés dans les services en contact avec les personnes infectées et les personnes âgées en général, ce qui n’est pas surprenant. Les soins rapprochés, la durée prolongée des séjours et la difficulté d’isoler certaines de ces personnes explique le plus haut taux d’infection. Mais il montre aussi que des services importants et potentiellement vulnérables, comme l’oncologie et les soins intensifs, ont été très bien protégés», constate le Pr Harbarth.

Les facteurs qui influencent le taux d’infection

Cette étude illustre par ailleurs l’importance des expositions communautaires dans l’acquisition du SARS-CoV-2 parmi les soignants. «Pour les travailleurs de la santé par exemple, il s’avère que le contact avec des personnes infectées au Covid-19 dans un cadre privé augmente le risque d’infection d’un facteur 2,8. Il y a également une forte corrélation entre l’utilisation des transports publics (n.d.l.r.: pas encore d’obligation de porter des masques au moment de l’étude) et l’infection au SARS-CoV-2, avec un risque augmenté de 1.6», explique le Dr Romain Martischang, membre de l’équipe du Pr Harbarth et premier auteur de l’étude. Précisons enfin que l’étude a été conduite auprès de 29% des collaboratrices et collaborateurs des HUG. 

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