Déclenchée par le stress, l’activité physique, la fièvre ou encore par certains médicaments, la transpiration est un phénomène normal indispensable à l’organisme. Elle sert notamment à réguler la température corporelle en évacuant la sueur par les pores de la peau. Quand elle en fait trop, elle peut affecter la qualité de vie.
Deux mécanismes distincts
Les glandes sudoripares, situées dans le derme de la peau, sont à l’origine de la sueur. Elles sont de deux sortes :
Les glandes apocrines
- Sous l’effet de l’émotion ou d’une activité physique… Le système nerveux sympathique se mobilise et active les glandes apocrines.
- Transpiration localisée. Une sueur composée d’eau, d’ammoniac et de stéroïdes est sécrétée. La peau s’humidifie au niveau des zones comprenant les glandes apocrines (aisselles, aréole mammaire, région génitale).
- Sueur odorante. La sueur permet aux bactéries présentes sur la peau de proliférer. Se dégage alors une odeur plus ou moins intense selon les personnes.
Zoom sur les glandes apocrines
Annexées aux poils, les glandes apocrines produisent une sueur au pH basique. Leur rôle est encore mal connu : elles interagiraient dans l’attraction sexuelle, mais a priori peu dans la thermorégulation.
Présentes dès la naissance, elles ne s’activent qu’à la puberté.
Les glandes eccrines
- En cas d’activité physique, de fièvre, ainsi qu’en continu… L’hypothalamus (glande située dans le cerveau) enclenche des processus de thermorégulation et active les glandes eccrines.
- Transpiration générale. Une sueur composée d’eau, d’acide lactique et de sels minéraux (sodium notamment) est sécrétée. Les glandes eccrines étant réparties sur toute la surface du corps, la transpiration est générale.
- Sueur peu odorante. La sueur sécrétée ne favorise pas la prolifération des bactéries. La transpiration est peu odorante.
Zoom sur les glandes eccrines
Chargées de réguler la température corporelle, les glandes eccrines sécrètent en continu de la sueur (environ 200 ml/h à 18°C). En cas de hausse de la température (activité physique par exemple), la production de sueur s’intensifie.
Elles sont présentes et actives dès la naissance.
Troubles de la transpiration
La sueur peut être le siège de plusieurs dysfonctionnements parmi lesquels la transpiration excessive (hyperhidrose), l’absence de transpiration (anhidrose), la sueur malodorante (bromhidrose) et la sueur colorée (chromhidrose). Zoom sur deux d’entre eux.
Transpiration excessive ou hyperhidrose
Susceptible de toucher le corps dans son ensemble ou seulement certaines régions (le plus souvent mains, pieds et aisselles), l’hyperhidrose peut être très invalidante et à l’origine d’une souffrance quotidienne (honte, isolement social, etc.). Elle toucherait jusqu’à 3 % de la population.
Causes possibles : idiopathique (cause non identifiée), neurologique, hormonale (ménopause par exemple), tumorale, médicamenteuse.
Traitements :
- Prise en charge de la cause, si possible.
- Application d’antitranspirants à base de sels d’aluminium.
- Ionophorèse (technique utilisant un léger courant électrique).
- Injection locale d’acide botulique.
- Oxybutynine (médicament diminuant la contraction des glandes sudoripares).
Sueur malodorante ou bromhidrose
Plainte fréquente, la sueur malodorante peut être le signe d’un problème.
Causes possibles :
- Pullulation microbienne en lien avec une mauvaise hygiène corporelle.
- Consommation d’aliments tels que l’ail et l’oignon.
- Déficit enzymatique (à l’origine par exemple d’une odeur corporelle de poisson et d’urines dans le « fish odor syndrome »).
Prévention : un lavage adéquat et régulier, associé si besoin à l’usage de déodorants (contenant pour la plupart des molécules antiseptiques), limite la prolifération microbienne.
99%
La proportion d’eau constituant la sueur.
2 à 4 millions
Le nombre de glandes sudoripares réparties sur la peau.
Texte:
- Laetitia Grimaldi
Photos:
- Muti | Folioart
Expert :
Dr Raphaël André, chef de clinique au Service de dermatologie et vénéréologie des HUG