Déplacer les interventions quotidiennes de l’hôpital au domicile des personnes souffrant d’addiction : tel est le pari du projet «Hospitalisation addictologique à domicile (HAAD)» lancé il y a trois ans par la Pre Silke Bachmann, médecin adjointe agrégée au Service d’addictologie. «Outre les retours positifs des patients et patientes concernées, de leurs proches et des équipes soignantes, les premières analyses montrent des bénéfices concrets, comme un risque moindre de rupture de traitement», se réjouit l’experte. Prévue sur une durée de deux à trois semaines et individualisée, l’HAAD est proposée aux personnes souffrant d’un double diagnostic : trouble lié à la consommation de substances (alcool le plus souvent) et maladie psychiatrique (dépression sévère, troubles de la personnalité ou encore schizophrénie).
Comment s’organise-t-elle ? «Il s’agit de transférer les outils utilisés en addictologie au domicile. Se succèdent ainsi un examen psychiatrique et physique (qui inclus prise de sang, électrocardiogramme, etc.), le diagnostic puis le traitement. Ce dernier comprend l’entretien motivationnel, qui porte sur les objectifs du patient ou de la patiente, le suivi psychiatrique et le traitement pharmacologique. Pour ce faire, la personne, en arrêt maladie, reçoit des visites régulières d’une ou d’un médecin, ainsi que celles, quotidiennes, d’infirmiers et d’infirmières. Le reste du temps, elle organise son quotidien comme elle le souhaite. C’est même l’idée : soigner la personne dans son environnement, là où l’addiction se vit et côtoie les tentations (proximité des lieux de vente par exemple), en incluant ses proches. En dehors des rendez-vous, les équipes soignantes sont disponibles 24 heures sur 24 et une hospitalisation peut être envisagée à tout moment si besoin», explique la Pre Bachmann.
Dossier Addictions
Texte:
- Laetitia Grimaldi
Photos:
- Bogsch & Bacco avec l'aide d'une IA










