Texte: 

  • Michael Balavoine

Photos: 

  • Muti | Folioart

Le cycle de la douleur

La douleur est une expérience subjective et nous ne sommes pas égaux face à elle. La sensation douloureuse est modulée par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Elle n’a souvent pas une seule cause identifiable et sa prise en charge nécessite une approche globale.

1. Naissance de la douleur et sensibilisation périphérique

a. Lorsqu’une lésion survient, par exemple suite à une chute à vélo, des capteurs spécifiques de la douleur appelés nocicepteurs sont stimulés.

b. Ces récepteurs nociceptifs transforment l’information en influx nerveux. Ce processus est appelé la transduction.

c. Pour réparer le tissu lésé, des cellules sanguines sont appelées à la rescousse. Elles vont libérer des substances qui excitent les nocicepteurs. C’est ce qu’on appelle la sensibilisation périphérique.

2.    Sensibilisation centrale

En remontant vers le cerveau, certains signaux douloureux peuvent modifier le fonctionnement et l’anatomie de structures de la moelle épinière et du cerveau.

3. No brain no pain

Le cerveau évalue l’information envoyée par les récepteurs de la douleur et décide de l’attitude à adopter. Son interprétation est influencée par de nombreux facteurs, comme l’histoire personnelle de l’individu, sa génétique, ses croyances sur la douleur, son vécu ou encore son état émotionnel.

4. Douleurs sans lésion

Paradoxalement, il se peut que des douleurs apparaissent et provoquent une sensibilisation centrale en l’absence de lésion apparente. La douleur est bien réelle même sans cause observable.

5. Douleur chronique

Chez les personnes touchées, le système de la douleur s’emballe comme une alarme incendie qui ne s’éteindrait pas, alors qu’il n’y a plus de fumée. Le système qui régule la douleur reste en éveil et s’active sans cesse. Des stimuli non douloureux, comme une caresse, sont ressentis comme douloureux.

20%

La proportion de la population qui souffre de douleurs chroniques

Moduler soi-même la douleur

Dans la moelle épinière, le signal douloureux rencontre des relais de contrôle capable d’augmenter ou de diminuer la douleur. Des stratégies de diversion, appelées contre stimulations, pouvant être physiques, cognitives ou émotionnelles, permettent d’ouvrir ou de fermer ces «portes».

Douleur aiguë

Une brûlure, par exemple, met le système de la douleur en alerte.

Contre-stimulation

L’application d’eau fraîche sur la partie lésée diminue le ressenti de la douleur.

Effet

En jouant sur la plasticité du cerveau, cette stratégie atténue la douleur qui devient plus supportable.

Stratégies

  • Stimulation tactile (se frotter quand on se cogne)
  • Techniques de relaxation
  • Activités de décentration (téléphone avec un proche, regarder un film, peindre ou voir des amis)
  • Autohypnose
  • Méditation

Traitements de la douleur

Les médicaments antalgiques ne sont qu’une partie de la réponse. Pour soulager les douleurs chroniques, il est indispensable d’agir à plusieurs niveaux.

Corporel

  • Bouger
  • Thérapie manuelle
  • Acupuncture
  • Massage des points-gâchettes

Cerveau

  • Thérapie cognitive-comportementale
  • Activités de décentration

Moelle épinière

Stimulation électrique transcutanée (petit appareil portable) ou au contact direct de la moelle (médullaire)

Texte: 

  • Michael Balavoine

Photos: 

  • Muti | Folioart
Partager
En savoir plus

Mots clés: 

Autres articles