L’équipe du Centre de médecine de l’appareil locomoteur et du sport installé à Cressy Santé prend soin des personnes sportives, quel que soit leur niveau. Elle prend en charge les blessures, propose des suivis, de la prévention et mène des projets de recherche.
Cressy, ses bains… et son Centre de médecine de l’appareil locomoteur et du sport, rattaché à l’Unité d'orthopédie et de traumatologie du sport (UOTS) des HUG. Y défilent des sportives ou sportifs blessés, de haut niveau comme amateurs. Toutes et tous ont le même objectif : reprendre leur activité physique dans les meilleures conditions.
Le centre, situé dans le bâtiment des Bains de Cressy, dispose au premier étage de trois box de consultations médicales et d’une vaste salle avec diverses machines et tables de traitement. Des tests d’effort, des séances de physiothérapie et des examens d’aptitude à la pratique sportive y sont réalisés.
À l’étage du dessous, une grande pièce peut accueillir des séances individuelles de rééducation et, juste derrière, un espace est réservé au travail en groupe. Une piscine peut servir pour une rééducation dans l’eau, facilitant les mouvements et limitant les douleurs. «Le centre a beaucoup évolué au fil des années.
Il va désormais bien au-delà de la blessure et de la chirurgie», introduit le Dr Philippe Tscholl, chirurgien du genou dans le Service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l'appareil moteur et directeur médical du Swiss Olympic Medical Center des HUG.
La multidisciplinarité, le maître-mot
Ainsi, le centre fait aussi de la prévention : alimentation, fatigue, santé mentale ou encore préparation physique sont des thèmes abordés avec les patientes et les patients. L’équipe, composée de cinq physiothérapeutes, d’autant de médecins et d’un préparateur physique, met aussi au cœur de sa pratique la notion d’interdisciplinarité. Les consultations s’organisent régulièrement en binôme, chacun et chacune apportant ses connaissances spécifiques, complémentaires. L’équipe du centre n’hésite pas à faire appel à d’autres spécialités pour une prise en charge la plus globale et efficiente possible. «L’athlète peut en effet avoir besoin d’une évaluation cardiaque ou encore d’une imagerie spécifique», illustre le Dr Tscholl.
À Cressy Santé, séances de physiothérapie, tests d’effort et examens d’aptitude à la pratique sportive.
Gymnastique, basket, ski, natation…
Au-delà des consultations inhérentes à une blessure, le centre suit de nombreuses équipes, certaines de niveau national – et même international pour le Servette Rugby Club –, tout au long de l’année, sur le terrain, durant les entraînements et les matchs. Des membres du centre s’investissent aussi lors de compétitions comme par exemple avec l’équipe suisse de football lors du dernier Euro. Parmi ses missions : organiser des bilans, des tests d’avant-saison ou des formations. «Ce sont souvent les clubs qui nous contactent, mais toute personne peut s'adresser à l'équipe du centre», rappelle le chirurgien.
La rééducation en piscine diminue les contraintes exercées sur les articulations.
À la pointe de la recherche
Le centre mise également sur la recherche afin d’améliorer les connaissances et les prises en charge. Ainsi, sur des problématiques liées au cartilage, sujet de prédilection du Dr Tscholl, «tout un protocole a déjà été mis en place afin de multiplier du cartilage de genou en laboratoire. Actuellement, pour la deuxième phase de notre recherche, nous travaillons à la création d’une banque de cellules, qui nous permettrait de ne plus avoir à prélever ce cartilage avant de le transplanter dans le genou à soigner», décrit le responsable de ce projet.
Les bienfaits de l’activité physique, les spécificités féminines dans la pratique sportive ou encore l’influence de l’alimentation ou de la variation du poids sur la récupération après une opération du genou sont d’autres sujets étudiés. «Nous avons également un programme de recherche sur le thème de la peur de reprendre une activité physique après une blessure. Notre objectif est de mieux la comprendre et d’évaluer si elle peut avoir été induite par certains traitements proposés», ajoute le chirurgien.
Témoignage #1
JULIEN DUPONT, préparateur physique
« Une intensité trop importante »
«La ou le préparateur physique réalise des tests d’endurance, mais également de force, de vitesse et de puissance. Nous accompagnons les athlètes au cours de la partie la moins médicale de la prise en charge, à savoir la récupération de la force et de la puissance, juste avant le retour sur le terrain. Les sportifs et sportives d’endurance ont tendance à s’entraîner à une intensité trop importante, ce qui peut augmenter leur risque de blessure. Le "testing" leur permet de calibrer leurs séances et de s’entraîner au plus juste.»
Témoignage #2
ANNA STITELMANN, physiothérapeute
« Le sport au féminin »
«Le thème du sport au féminin est l’une de mes priorités. Nous travaillons par exemple sur la disponibilité énergétique spécifique à la femme. Dans le cadre de mon doctorat, je me penche sur l’impact du cycle menstruel sur la performance neuromusculaire. Un cycle régulier, signe de bonne santé, pourrait, contrairement à ce qui est souvent dit, être un atout sur la performance. Deux études tenteront d’expliquer les différences des résultats sportifs en fonction de la présence ou non de symptômes liés au cycle menstruel.»
Témoignage #3
DR MARC-ANTOINE DÉMARET, médecin du sport
« Le risque de blessure augmente »
«Les personnes viennent nous voir pour un problème aigu ou chronique, mais elles se déplacent rarement pour de la prévention, ce qui est dommage. Nous œuvrons par exemple pour une prise en charge optimale des commotions cérébrales, notamment sur les signes devant amener à consulter. Invisible, cette blessure est souvent sous-estimée. Pourtant, elle nécessite une consultation médicale. Après une commotion, le risque de blessure augmente, le système nerveux devenant en quelque sorte moins réactif.»
Texte:
- Clémence Lamirand
Photos:
- Nicolas Righetti | lundi13
