L’inflammation chronique est un état pathologique peu connu, mais qui peut être néfaste. De quoi s’agit-il vraiment ? Un régime équilibré, privilégiant des aliments d’origine végétale et les oméga 3, pourrait-il aider à en limiter les effets négatifs ?
De nombreuses personnes souffrent d'inflammation chronique. Cet état, durant lequel le processus naturel d’inflammation perdure au-delà de la durée nécessaire, est dû à la présence de pathologies telles que le diabète, l’obésité ou certains rhumatismes, qui augmentent le niveau inflammatoire de l’organisme. L’alimentation semble être un des leviers possibles pour lutter contre l’inflammation chronique. «Elle ne saurait la soigner seule et un traitement médical ciblé de la maladie sous-jacente est généralement nécessaire. Mais un régime adapté et sain pourrait contribuer à en diminuer les effets délétères, ainsi que ceux des troubles qui y sont souvent associés», souligne la Dre Kim Lauper, médecin adjointe au sein du Service de rhumatologie. Si une alimentation équilibrée améliore la santé générale, certains aliments pourraient réduire l’inflammation, composant ainsi un régime dit anti-inflammatoire.
L’alimentation anti-inflammatoire, de quoi s’agit-il ?
Il n’y a pas de définition exacte de l’alimentation anti-inflammatoire, mais elle inclut généralement des éléments des régimes méditerranéen et Okinawa. Le premier met l’accent sur les légumes, fruits, poissons et l’huile d’olive. Le second, originaire du Japon, se caractérise par une consommation importante de fruits et de légumes et l’absence de produits laitiers et de viande rouge. «En cas d’inflammation chronique, nous conseillons l’adoption du régime méditerranéen, qui permet de consommer de tout avec modération. En revanche, les régimes restrictifs (sans gluten, sans lactose, etc.) sont à éviter, sauf en cas d’intolérance avérée. Supprimer des classes entières d’aliments n’a pas d’effet anti-inflammatoire prouvé et augmente le risque de carences», observe la Dre Lauper.
L’assiette idéale
Le régime conseillé est ainsi composé d’un à deux tiers de fruits et légumes (avec une préférence pour ces derniers en raison de leur faible indice glycémique), de céréales complètes et de protéines d’origine végétale, comme les légumineuses et le soja. Concernant les protéines d’origine animale, mieux vaut privilégier les poissons riches en oméga 3, comme le saumon, la sardine ou le hareng, et la viande blanche. Pour compléter les apports en lipides, l’idéal est de miser sur les oléagineux (noix, graines de chia, lin ou chanvre) et cuisiner à l’huile d’olive.
Les produits transformés ou à haute teneur en sucre sont quant à eux à éviter, tout comme le tabac, qui favorise l’inflammation. L’occasion de rappeler également que l’alcool est à consommer avec modération, en raison notamment de son impact sur le risque de cancers.
Inflammation chronique
L’inflammation est une réaction naturelle de défense du corps face à une agression, comme une blessure ou une infection. Sur le corps, une inflammation aiguë peut être visible par une rougeur, une douleur, une sensation de chaleur et, parfois, un gonflement. Lorsque la réponse inflammatoire ne se résorbe pas après avoir accompli sa fonction initiale, ou lorsqu’elle est déclenchée sans présence réelle de danger, elle peut devenir chronique. L’inflammation chronique est préjudiciable pour l’organisme, augmentant notamment les risques de maladies cardiovasculaires et de cancer. Elle est le plus souvent associée à des pathologies telles que le diabète, l’obésité, le cancer, certains types de rhumatismes, les maladies cardiovasculaires ou encore les maladies inflammatoires chroniques intestinales. Il n’est généralement pas nécessaire de dépister l’inflammation chronique en tant que telle, mais il faut traiter la pathologie sous-jacente pour la faire disparaître.
Texte:
- Anna Bonvin
Photos:
- Thaïssa Pot