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  • Stéphany Gardier

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«Maladie du soda»: une réelle épidémie?

Appelée aussi «maladie du foie gras», elle fait désormais régulièrement les gros titres. Un plus pour l’information des personnes à risque qui ne doit cependant pas pousser à l’alarmisme.

Maladie dite du «foie gras» ou «du soda», la NASH (Non-alcoholic steatohepatitis) fait de plus en plus parler d’elle. Et pour cause, cette maladie hépatique non-alcoolique aurait atteint le stade de l’épidémie dans les pays anglo-saxons, Etats-Unis en tête. «Dans certaines populations, un quart des personnes pourrait présenter un “foie gras”. Mais attention, seules 5 à 10% auraient un risque d’évoluer vers une NASH», précise le Dr Nicolas Goossens, chef de clinique du Service de gastroentérologie et hépatologie. Identifier ces patients, et le plus tôt possible, est l’enjeu majeur pour éviter l’évolution vers une cirrhose ou un cancer. «La NASH, comme beaucoup de maladies hépatiques, progresse silencieusement, prévient le spécialiste. Le foie n’est pas un organe qui “fait mal”, mais quand les premiers symptômes apparaissent, la maladie est souvent déjà à un stade avancé.»

Trop gras, trop sucré…

L’accumulation de gras dans le foie est le plus souvent une des manifestations du syndrome métabolique, et les personnes en surpoids qui présentent une résistance à l’insuline sont plus à risque. Il existe des prédispositions génétiques, et certaines ethnies sont plus touchées que d’autres, mais l’hygiène de vie reste un facteur majeur. Manger trop gras, mais aussi trop sucré (en particulier du fructose), favorise l’accumulation de gras dans les cellules du foie. A l’inverse, revoir son hygiène de vie peut suffire à faire régresser la maladie, quand elle n’est pas à un stade trop avancé. «C’est important que les médecins de famille soient sensibilisés à cette maladie afin de mieux référer les patients à risque vers un spécialiste, notamment les personnes diabétiques», estime le Dr Goossens.

Dans l’attente de biomarqueurs spécifiques, seule la biopsie de foie permet aujourd’hui d’avérer la présence d’une NASH. Mais des analyses sanguines associées à la mesure de la rigidité de cet organe par échographie peuvent orienter les médecins. Une étude prochainement lancée aux HUG proposera de réaliser ces mesures chez toutes les personnes qui prennent part au dépistage du cancer colorectal. «Ceci nous permettra d’avoir une vision plus précise de l’ampleur de cette maladie en Suisse romande», conclut Nicolas Goossens.

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