Texte: 

  • André Koller - Élodie Lavigne

Photos: 

  • Guillaume Perret | lundi 13

Maternité : un accompagnement global

Depuis 2011, la Maternité propose l’accompagnement global, qui consiste en un suivi de grossesse par une équipe de huit sages-femmes.

Au moment de la consultation prénatale, la patiente se voit attribuer une sage-femme référente qui la suit en principe jusqu’à la fin de la grossesse, mais aussi lors de l’accouchement et jusqu’au retour à domicile. En son absence, une autre sage-femme de l’équipe prend le relais. En cas de problème médical, les futures mères sont redirigées vers un suivi classique et mixte. « Le lien de confiance qui se crée avec la patiente permet de réduire l’anxiété liée à la maternité. Le but d’un accompagnement personnalisé est aussi de valoriser les futurs parents dans leur rôle et de pouvoir établir un projet de naissance », explique Jacqueline Delieutraz-Marchand, sage-femme responsable des soins à la Maternité.

Sage-femme, un rôle primordial

La sage-femme est une vraie spécialiste de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement. Elle assure la sécurité du suivi obstétrical des grossesses physiologiques ou à bas risque, en tenant compte de la dimension émotionnelle de la future mère. « A la Maternité, toutes les patientes sont d’abord reçues par une sage-femme, que ce soit à la consultation prénatale, aux urgences ou lors de l’accouchement », relève Jacqueline Delieutraz-Marchand.

La sage-femme réalise les différents examens de grossesse et surveille le bon développement du fœtus, notamment. Pour les situations complexes, l’analyse des données et la prise de décisions médicales, elle en réfère au médecin. En effet, en cas de problème de santé associé (hypertension maternelle, diabète, par ex.), le suivi devient mixte et conjoint avec le médecin et/ou d’autres professionnels de santé. De même, à l’accouchement, certaines circonstances nécessitent l’intervention d’un médecin.

Pouvoir en parler, pour avancer

Un accouchement ne se déroule pas toujours comme on l’a imaginé. Antonina Chilin, sage-femme en charge de la consultation vécu d’accouchement, en sait quelque chose. « Une césarienne en urgence, une anesthésie générale… et beaucoup de mamans se sentent dépossédées de l’événement tant attendu. Puis elles culpabilisent : ‟J’ai raté mon accouchement”. Quand les parents viennent nous voir, rongés par l’appréhension d’une nouvelle grossesse, nous devons avant tout reconstituer les faits sur une base objective », raconte-t-elle. Dossier à l’appui, la sage-femme décortique la prise en charge. Elle réexplique les mécanismes de l’accouchement et dissipe les fausses croyances : « Oui, une césarienne, c’est un vrai accouchement », par exemple. Et petit à petit, les couples, majoritaires à cette consultation, se réapproprient l’événement et déculpabilisent. Pionnière en 2011 lorsqu’elle a mis sur pied cette consultation, Antonina Chilin voit désormais quelque 120 cas par an.

Suivi particulier en cas de fragilité

Précarité, addictions, troubles psychiques, dépression périnatale, violences… les mamans en situation difficile bénéficient d’un suivi spécifique. « La consultation spécialisée et multidisciplinaire des HUG leur offre une prise en charge personnalisée. L’objectif est de mettre en place avec ces patientes un réseau de soins et de soutien pour préparer l’accouchement, le séjour du bébé à la Maternité et le retour à domicile », détaille la Dre Manuella Epiney, médecin adjointe au service d’obstétrique. Selon les besoins, un soutien avec un autre professionnel de périnatalité – assistante sociale, pédopsychiatre, etc. – est organisé. « Les mères peuvent nous être adressées dès le début de la grossesse. Il faut souvent du temps pour préparer la venue du bébé et mettre sur pied un projet parental tenant compte de leurs peurs et de leurs attentes », ajoute-t-elle.

Avec plus de 250 cas par an, le nombre de femmes prises en charge a doublé en 15 ans. « Les migrations, la précarité sociale, la meilleure prise en compte des vulnérabilités psychosociales et de la dépression périnatale expliquent cette évolution. Et la consultation est maintenant bien connue dans le réseau de soins », note la spécialiste.

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  • André Koller - Élodie Lavigne

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Pour aller plus loin

J’ai envie de comprendre… Ma grossesse, d’Olivier Irion et Élodie Lavigne, Ed. Planète santé, 2016.

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