Texte: 

  • Geneviève Ruiz

Photos: 

  • Christian Lutz

Nous apportons un supplément d’âme à l’hôpital

Jean-Dominique Vassali, ancien recteur de l’université de Genève et lauréat du prix BioAlps 2016, préside aujourd’hui la Fondation privée des HUG depuis 2015. Sa mission ? Améliorer la qualité des soins ainsi que l’expérience du patient. Interview.

Pulsations : En quoi consiste la Fondation privée des HUG ?

J.-D. Vassali : Cette entité, initialement baptisée « Artères », a été créée en 2007 afin de canaliser les fonds destinés à soutenir la recherche médicale et le confort des patients. L’objectif est toujours valable, mais Artères s’est développée et a changé de nom en 2015 pour devenir la Fondation privée des HUG. Celle-ci permet le financement de la mission commune de la Faculté de médecine de l’Université de Genève et des HUG : le bien du patient. Il est important de réaliser que ces deux entités sont certes juridiquement différentes, mais qu’elles collaborent étroitement.

Pulsations : Pourquoi la Fondation est-elle dite « privée » ?

J.-D. Vassali : L’adjectif « privé » se réfère ici uniquement à la provenance des dons, versés par le public et les entreprises. J’en profite ici pour les remercier et pour inviter les citoyens qui le souhaitent à nous soutenir. L’hôpital appartient à tous et son excellence bénéficie à la société entière. Il joue un rôle fondamental dans la qualité de vie de Genève et de son offre d’infrastructures publiques. L’organisation et l’administration de la Fondation sont subventionnées par la Faculté et les HUG. Les dons vont donc directement dans les projets, qui sont gérés par une équipe de professionnels expérimentés. Nous offrons ainsi une garantie à nos donateurs que leur investissement portera ses fruits concrètement dans le bien-être des patients.

Pulsations : Quel genre de projets soutenez-vous ?

J.-D. Vassali : La Fondation soutient deux types de projets, qui doivent émaner des HUG ou de la Faculté de médecine de l’Université. Tout d’abord, des recherches en lien avec la connaissance ou la pratique médicale. Leur objectif doit comprendre un bénéfice pour le patient, même s’il s’agit de recherche fondamentale. Une deuxième catégorie comprend des programmes concrets en lien direct avec la qualité des soins et le confort des patients. Il s’agit d’une amélioration de l’offre ou des infrastructures qui n’est pas prévue dans les budgets des différents départements.

Nous ne sommes pas là pour pallier aux manques budgétaires. Mais nous apportons un autre regard et d’autres clés pour le bien-être des patients. Notre objectif n’est pas le luxe, mais la qualité de vie et de l’expérience. Il s’agit de prendre en compte le cœur des individus et d’apporter un supplément d’âme à l’hôpital. Je considère que cette démarche est également bénéfique pour les collaborateurs. Grâce à la Fondation, ils ont la possibilité de proposer et de mettre en œuvre des projets concrets.

Pulsations : Avez-vous des exemples de projets récents ?

J.-D. Vassali : Cet exercice me semble difficile car il y a tant de projets pertinents ! Pour vous donner une idée, nous en gérons une soixantaine par an. Et nous recevons deux à trois fois plus de propositions. Le tri est ardu. Parmi les projets qui m’ont touché, il y a la construction d’une place de jeux à l’Hôpital des enfants, qui permet aux jeunes patients de vivre quelques moments en marge de leur maladie. Un autre projet en cours est le développement d’une application consultable par le patient dans son lit, pour connaître son agenda médical et identifier le personnel qui le prend en charge. Nous soutenons aussi la performance des équipes par l’achat de simulateurs leur permettant de s’entraîner à des pratiques de chirurgie ou d’accouchement.

Du côté de la recherche, nous soutenons des projets susceptibles d’améliorer la compréhension ou le traitement de maladies, en synergie avec le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Nous souhaitons aussi innover dans l’évaluation des pratiques médicales et favoriser de nouvelles prises en charge des patients.

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