Texte: 

  • Elodie Lavigne

Photos: 

  • François Wavre | lundi13

«Œuvrer pour décloisonner l’hôpital»

Avant de devenir directrice des soins aux HUG, Sandra Merkli a gravi peu à peu les échelons de l’institution. Après 35 ans de maison, elle continue de servir l’hôpital public avec le même enthousiasme et la même détermination.

Sandra Merkli «Tous les Genevois ont une histoire avec les Hôpitaux universitaires de Genève, l’hôpital fait partie de la Cité», déclare Sandra Merkli, directrice des soins et membre du Comité de direction. Sa propre histoire avec les HUG commence il y a 35 ans. Son diplôme d’infirmière en poche, cette Genevoise pure sucre, qui a grandi à Meyrin-Village, entre à l’Hôpital cantonal – comme on l’appelait alors – pensant y rester un ou deux ans, le temps de s’enrichir d’une expérience en milieu hospitalier. Alors qu’elle se projetait dans les soins à domicile, c’est très vite une révélation : au sein du Service de chirurgie thoracique, elle découvre le bloc opératoire et le métier d’infirmière anesthésiste, puis se lance dans cette spécialisation. «Durant ma formation, j’ai eu la possibilité de passer par toutes les spécialités chirurgicales. J’ai découvert des missions très différentes et côtoyé des profils professionnels très variés», se réjouit-elle.

Très vite, prendre des responsabilités l’attire. «Petite fille, j’étais de celles qui savent ce qu’elles veulent», confie-t-elle. Elle saisit une première opportunité et devient responsable d’équipe dans le Service d’anesthésie, puis adjointe de la responsable des soins du Département de chirurgie. À force de travail et de conviction, elle gravit peu à peu les échelons de l’institution : «On m’a donné ma chance, on m’a formée et on m’a permis d’évoluer», dit-elle avec beaucoup de reconnaissance.

Rassembler

Pourtant, rien ne la prédestinait à un avenir dans le milieu médical. Sa mère était secrétaire dans une banque et son père employé dans les assurances. Le choix de sa profession est-il lié à son hospitalisation à l’âge de 4 ans, après être tombée d’une fenêtre du 4e étage? Peut-être. De sa «magnifique jeunesse», elle garde l’esprit de famille et un sens des responsabilités. Ainsi qu’une éducation moderne : «Mon père m’a toujours dit qu’il fallait avoir un métier pour pouvoir être indépendante.»

Elle grandit avec la notion de partage et d’échange, des qualités qu’elle revendique : «Seule dans mon bureau, je ne ferais pas grand-chose. Chacun peut amener une bonne idée.» L’ancienne infirmière sait travailler en équipe. La création du Service des soins intensifs adultes tout comme l’intégration de la clinique Joli-Mont sont, à cet égard, un souvenir fort : «Il a fallu identifier les valeurs communes, les besoins de chacun, réconcilier des cultures, gérer le changement.»

Fédérer, mettre ensemble… Un art dans lequel elle excelle, également dans sa vie privée. Sandra Merkli suit depuis plus de dix ans des cours d’ikebana, un art floral japonais. Elle aime la nature et jardiner : «Lorsque je coupe, je taille, je plante, je ne pense à rien !» Résister au stress est inné chez elle, mais elle a aussi la chance de bien connaître ses limites. « Je fais beaucoup d’heures de travail, mais durant le week-end et les vacances, je déconnecte.» Un équilibre nécessaire quand on est confrontée à la souffrance, à la tristesse, à la mort, inhérentes au milieu hospitalier. Malgré sa fonction dirigeante, Sandra Merkli ne perd pas de vue les patients. Elle est d’ailleurs la mandante du projet «Patients partenaires»  (lire La médecine pour et avec les patients). Même si elle n’est plus à leur chevet, les patients sont sa raison d’être : «Je côtoie les professionnels qui sont en contact avec eux, ils me permettent de garder le sens de mes actions.»

Très attachée à la mission d’hôpital public des HUG, elle aime que ses idées prennent forme : «J’éprouve de la satisfaction lorsque j’ai aidé des collègues à réaliser leurs projets.» Donner la possibilité aux autres de donner le meilleur d’eux-mêmes, repérer les nouveaux talents, assurer la relève, voilà à quoi s’attelle – entre autres – la directrice des soins. Œuvrer pour décloisonner l’hôpital et faciliter son intégration dans le réseau de soins est un autre défi de taille qui l’anime. «Y participer et réussir, ce serait un joli bilan», conclut-elle.

Biographie

1961 : Naissance à Genève
1984 : Obtient son diplôme d’infirmière
1985 : Arrivée aux HUG
2017 : Nommée directrice des soins
 

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  • Elodie Lavigne

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  • François Wavre | lundi13
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