Texte: 

  • Clémence Lamirand

Photos: 

  • Popy Matigot

Opération : un marathon qui se prépare

La réhabilitation améliorée en chirurgie (RAC), programme intra-hospitalier, et sa déclinaison en ville, RAC-Réseau, misent sur le travail multidisciplinaire et l’accompagnement pour préparer au mieux les personnes et faciliter leur retour à domicile.

La RAC, pour réhabilitation améliorée en chirurgie, c’est tout une équipe soignante qui fonctionne ensemble afin d’améliorer la prise en charge et le parcours de soins d’un ou d’une patiente, avant, pendant et après une opération chirurgicale. Ce programme intra-hospitalier met la personne soignée au centre du processus. Concrètement, celle-ci rencontre en amont le ou la chirurgienne qui va l’opérer, l’anesthésiste qui va intervenir et l’infirmier ou infirmière qui sera son ou sa référente. «Lors de la première rencontre, nous reprenons les informations médicales déjà reçues, puis nous faisons un bilan. Nous évaluons la fragilité de la personne et ses besoins spécifiques. Nous parlons nutrition, allergies, douleur, activité physique… Je compare souvent l’opération à un marathon : les deux nécessitent entraînement et préparation», résume Nathalie Massé, infirmière RAC aux HUG.

Le temps avant l’opération est utilisé au mieux, par exemple pour faire des exercices adaptés ou rencontrer un ou une nutritionniste. «Les jours précédant l’intervention sont déterminants pour améliorer, par la suite, l’état de santé des personnes», souligne Béatrice Konrad, cheffe de projet du programme RAC. Dès la fin de la consultation avec l’équipe infirmière, la personne est incitée à envisager son retour à domicile. Des rendez-vous avec des ergothérapeutes ou des physiothérapeutes peuvent alors être agendés. «Le but de la RAC est finalement de créer autour de la personne qui va se faire opérer tout un réseau capable de répondre à ses besoins», résume le Dr Benoît Bédat, chirurgien thoracique intervention RAC du poumon.

Efficace et économe

Ce programme a permis de réduire la durée des séjours hospitaliers, mais aussi le nombre de complications, tout en améliorant la qualité de vie et la satisfaction des patients et patientes. Des résultats qui ont incité à le développer. C’est ainsi qu’est né le projet RAC-Réseau genevois, qui offre lui aussi une prise en charge personnalisée et adaptée, avant et après une intervention, mais cette fois-ci par des professionnels ou professionnelles en ville : médecins traitants ou traitantes, physiothérapeutes, services de soins et maintien à domicile… Une coordination élargie qui, là encore, est bénéfique pour la personne, mais aussi pour les finances. «Une étude de retour sur investissement conduite dans le cadre du projet RAC-Réseau mené par l’imad et les HUG laisse présager une économie de plusieurs milliers de francs par personne suivie», confirme Béatrice Konrad.

Un concept à développer

Les programmes RAC et RAC-Réseau sont pour le moment proposés dans le cadre de trois chirurgies : colorectale, pose de prothèse de hanche et résection pulmonaire. Par ailleurs, le programme RAC est déjà proposé pour d’autres organes de la chirurgie viscérale (foie, pancréas, œsophage) et l’objectif est de le décliner à d’autres spécialités, en urologie par exemple.

«La réussite de mon opération est liée à ma bonne préparation»

«L’annonce de mon opération du poumon a généré chez moi un fort stress, raconte Sylvie*, 61 ans. J’ai rencontré le chirurgien qui m’a expliqué le déroulement de l’intervention, puis l’anesthésiste. L’infirmière RAC Nathalie Massé a insisté sur le fait que je devais être partie prenante dans les événements à venir et que je devais me préparer. Cela m’a motivée. J’ai fait tous les exercices conseillés. J’ai réussi à avoir une forme physique que je n’avais plus eue depuis bien longtemps ! Et j’ai conservé un poids convenable. Grâce à ce travail d’accompagnement, j’étais bien physiquement et mentalement. Je suis persuadée que la réussite de l’opération est en partie liée à ma bonne préparation. Après l’intervention, Nathalie Massé est passée me voir pour prendre des nouvelles. Mais elle n’a pas omis de me rappeler l’importance des exercices, y compris en postopératoire !»

* Prénom d’emprunt.

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