Texte: 

  • Stéphany Gardier

Photos: 

  • Dorling Kindersley | Debbie Maizels

Le pancréas

Sa position anatomique fait du pancréas un organe bien discret. Cachée entre l’estomac et la colonne vertébrale, cette glande est essentielle à différentes fonctions majeures de l’organisme, de la digestion à la régulation de la glycémie.

Organe «diffus»

Il est souvent bien difficile de dire précisément où se situe notre pancréas. Et pour cause! Contrairement au cœur ou aux poumons, il ne produit ni son ni mouvement. Et sauf en cas d’atteinte sévère, il n’induit pas de douleur ou alors tardivement. Il est par ailleurs de petite taille, entre 10 et 15 centimètres en général. Localisé à l’arrière de l’estomac, le pancréas est en interaction physique avec de nombreuses structures anatomiques environnantes. Il s’agit par ailleurs d’un organe fragile, dit «diffus», dont l’aspect peut évoquer un filet ou une dentelle. Des caractéristiques qui rendent les interventions chirurgicales complexes.

Une double fonction

Malgré sa petite taille, le pancréas est un organe complexe composé de familles de cellules très différentes, les acinis et les îlots de Langerhans. Les premières permettent la production du suc pancréatique qui contient des enzymes essentielles à la digestion (fonction exocrine). Les seconds sécrètent des hormones, en particulier l’insuline et le glucagon, nécessaires à la régulation de la concentration de glucose dans le sang (fonction endocrine).

Des atteintes diverses

Lorsque le pancréas ne produit pas d’insuline, on est atteint de diabète. Celui de type 1 se déclare dans les premières années de l’enfance et nécessite des injections d’insuline. Celui de type 2, souvent lié à l’hygiène de vie mais aussi au vieillissement, peut survenir tout au long de l’existence et être traité par des antidiabétiques oraux associés ou non à de l’insuline.

La pancréatite, quant à elle, est une inflammation aiguë ou chronique du pancréas. La forme aiguë est, la plupart du temps, la conséquence de calculs biliaires qui empêchent l’écoulement des sucs pancréatiques. Elle peut être la cause de complications sévères, parfois létales. La forme chronique, quant à elle, est souvent associée à une consommation régulière et excessive d’alcool et/ou à un tabagisme de longue durée.

Vivre sans pancréas

L’ablation de tout ou partie du pancréas peut s’avérer nécessaire notamment en cas de pancréatite sévère ou en présence d’une tumeur. Vivre sans pancréas est possible, mais cela oblige à prendre chaque jour des traitements pour pallier le manque d’enzymes digestives et d’hormones. Si les îlots de Langerhans sont enlevés, le patient développe un diabète et doit donc recevoir de l’insuline.

Délocaliser la production

Lors d’une chirurgie, si les îlots de Langerhans sont sains, ils peuvent être «sauvés» en les délocalisant dans une autre glande digestive, le foie. Après avoir été prélevées, ces cellules sont injectées dans le foie où elles vont s’installer et continuer à fonctionner comme elles le faisaient dans le pancréas. Cette «greffe» permet de maintenir la fonction endocrine du pancréas et d’éviter que le patient ne devienne diabétique.

Un cancer diagnostiqué tardivement

Le cancer du pancréas reste parmi les plus mortels. Ceci est en partie lié à son diagnostic qui intervient souvent tardivement, faute de symptômes spécifiques ou de douleurs au début de la maladie. La consommation chronique d’alcool, mais aussi de tabac sont des facteurs de risque reconnus. Le traitement standard repose sur la chimiothérapie, associée parfois à la radiothérapie. Dans environ un cas sur cinq, une chirurgie peut également être proposée.

1,5

En litre, le volume de suc pancréatique produit chaque jour

50

Le poids maximum, en grammes, d’un pancréas d’adulte

1 million

Le nombre d’îlots de Langerhans qui sont transplantés lors d’une greffe

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  • Stéphany Gardier

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