La réalité virtuelle et le mouvement aident à mieux supporter les traitements. Ils ont un impact important sur le bien-être des personnes soignées.
Lorsque les reins n’assurent plus correctement leur fonction nettoyante et filtrante, il faut recourir à des méthodes de substitution extracorporelle comme l’hémodialyse. Ce procédé consiste à retirer les déchets du sang à l’aide d’une machine qui fait office de rein artificiel. Les personnes concernées doivent aller environ trois fois par semaine à l’hôpital pour effectuer des séances de trois à quatre heures en position assise sur un fauteuil pendant que la machine fait son travail. « Certaines ont des cathéters en place en permanence au niveau des veines du cou, ce qui permet de les connecter à la machine sans faire de geste invasif à chaque séance. En revanche, d’autres doivent être piquées lors de chaque rendez-vous, ce qui peut être douloureux. Par ailleurs, rester immobile aussi longtemps est souvent pénible », explique la Dre Anne Dufey Teso, médecin adjointe au Service de néphrologie et hypertension.
De la technologie pour plus de confort
Pour que ces moments soient plus agréables et moins anxiogènes, le Service de néphrologie et hypertension – grâce au soutien de la Fondation privée des HUG – s’est équipé de casques de réalité virtuelle. « Les personnes qui le souhaitent sont plongées dans un univers imaginaire de leur choix. Les images défilent avec de la musique et une voix, disponible en plusieurs langues, qui les accompagnent dans une séance de détente. Cela détourne l’attention pendant l’hémodialyse, réduit la perception du temps, calme les éventuelles peurs inhérentes aux gestes invasifs de préparation et rend ainsi ces quatre heures plus douces », poursuit la Dre Dufey Teso.
Rendre ces moments plus supportables, c’est aussi le but des ergomètres disponibles depuis avril dernier. « Ce sont des pédaliers qui se fixent aux pieds du patient ou de la patiente. Il ou elle pédale ainsi à une intensité légère pendant une demi-heure. Selon plusieurs études, l’activité physique pendant l’hémodialyse réduit la fatigue et contribue à limiter la perte musculaire. » Afin de vérifier les effets bénéfiques de cette activité physique modérée sur la fatigue, une septantaine de personnes dialysées aux HUG participent à une étude en cours.
L’hypnose fait aussi partie des outils à disposition de l’équipe soignante pour apaiser celles et ceux dont les reins ne fonctionnent plus correctement. « Elle agit sur l’anxiété et la douleur, et réduit également la fatigue. L’avantage de l’hypnose est que la séance est sur mesure. Elle s’adapte aux besoins de la personne. Et grâce aux exercices d’autohypnose que nous pouvons lui apprendre, la personne arrive ensuite à gérer son anxiété de manière autonome », conclut la Dre Dufey Teso.
« J’adore regarder les poissons nager, j’ai moins mal »
Louise ne supportait plus ses séances de dialyse. La septuagénaire souffrait de douleurs lors de la piqûre indispensable pour la relier à la machine. Celles-ci ne faisaient qu’augmenter au fur et à mesure que les heures s’égrenaient. « J’ai accepté de tester la réalité virtuelle et j’ai été très surprise de constater à quel point cela capte mon attention. Ma préférence va à la scène sous-marine. J’adore regarder les poissons nager, j’ai bien moins mal et le temps passe plus vite. Je choisis parfois aussi l’univers de la forêt. Entendre les oiseaux chanter et regarder les arbres me distrait, comme lorsque je regarde un film. La réalité virtuelle a nettement amélioré mon confort pendant mes dialyses. Ce n’est que du bonheur ! »
Texte:
- Yseult Théraulaz
Photos:
- Fred Merz | lundi13