Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Franck Camhi / Shutterstock

PMA: mieux accompagner les couples

L’Unité de médecine de la reproduction et d’endocrinologie gynécologique accompagne de nombreux couples dans leur parcours de fertilité. Une approche globale qui donne une place capitale au soutien psychologique.

«À chaque échec, c’était le monde qui s’écroulait. Heureusement, l’équipe médicale nous a apporté un grand soutien humain dès le début. Cela m’a aidée à m’accrocher», confie Anna, 34 ans, qui a suivi un parcours de procréation médicalement assistée (PMA) de plusieurs années avant de parvenir à tomber enceinte. Face à l’impact émotionnel d’une démarche d’aide à la procréation, les HUG ont mis le suivi psychologique au cœur de l’accompagnement des couples infertiles. «Les gens ne sont jamais préparés à avoir des problèmes de fertilité. Des répercussions psychologiques sur le couple peuvent survenir avant même le début du parcours, explique la Dre Isabelle Streuli, responsable de l’Unité de médecine de la reproduction. Il y a une forte prévalence de symptômes anxieux ou dépressifs chez les couples infertiles et la situation se péjore au fil du temps.»

Une détresse qui n’est pas sans conséquence sur la fertilité et, plus largement, sur l’harmonie du couple ou le bien-être personnel. Consciente de l’importance d’un accompagnement psychologique sur le long terme, l’unité a donc déployé une aide globale destinée à tous les couples, que ce soit avant, pendant ou après leur parcours de PMA.

Dès le premier jour

Ce soutien est systématiquement proposé lors du Fertiday. C’est au cours de cette première journée d’investigation que sont regroupés de nombreux examens et qu’un premier contact avec l’équipe se noue. «Cela permet non seulement de poser un diagnostic rapide, mais aussi de discuter du projet d’enfant, de désamorcer des appréhensions et de répondre aux doutes», explique Isabelle Streuli. Quel que soit le type de traitement envisagé, un soutien psychologique ou sexologique est possible. «Les médecins et les infirmiers de l’unité sont les premiers interlocuteurs et peuvent, si nécessaire, orienter vers un soutien plus spécifique avec un psychologue ou une infirmière spécialisée en santé sexuelle.»

Nouvelle consultation de counselling

Dès le mois de septembre, l’unité proposera une consultation de counselling infirmier à tous les couples en parcours de fertilité. Au cours de l’entretien, Laurence Fonteneau, infirmière spécialisée en santé sexuelle, prendra le temps de discuter de leur démarche, des difficultés du couple, des ressources personnelles pour faire face aux traitements, et aidera si nécessaire à la prise de décision. «Mon rôle sera aussi de dépister ceux qui sont particulièrement vulnérables et de les orienter, si besoin, vers un spécialiste pour un suivi psychiatrique.»

Une application pour méditer

Pour aller plus loin, Isabelle Streuli et Frédérique Tettamanti, infirmière spécialisée en santé mentale et psychiatrie, ont mis au point un programme spécifique «Désir de parentalité» via l’application mobile Petit Bambou. Il consiste en quinze séances de méditation de pleine conscience adaptées aux besoins des personnes infertiles. On peut y recourir autant de fois que nécessaire, entre deux examens, dans l’attente d’un résultat ou lors d’une baisse de moral. «Ce n’est pas un remède miracle qui réglera l’infertilité, prévient Isabelle Streuli, mais c’est une approche intéressante qui peut aider à prendre du recul.»
 

Une plateforme technique de pointe

Les médecins spécialistes en médecine de la reproduction des HUG et six médecins spécialistes en pratique libérale allient leurs compétences pour créer un centre d’excellence à Genève autour d’une plateforme technique commune. Ce partenariat public-privé permet d’enrichir l’offre, d’être à la pointe de la technique et de maintenir des prix accessibles. La nouvelle plateforme technique commune, située sur le site de la clinique Générale Beaulieu, sera inaugurée au courant de l’automne 2019.

+ 6'000

Le nombre de femmes qui ont recours, chaque année en Suisse, à un traitement de procréation médicalement assistée (PMA).

Source: Office fédéral de la statistique
 

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