Trois questions à la Dre Marta Vitale, psychologue référente du service d’onco-génétique.
Pulsations Quels patients rencontrez-vous dans le service d’onco-génétique ?
Dre Marta Vitale Les personnes à qui nous offrons un suivi psychologique peuvent consulter pour diverses raisons : certaines ne sont pas malades mais souhaitent clarifier un risque, d’autres se savent déjà porteuses d’une mutation liée au cancer et peuvent par exemple envisager une chirurgie préventive, comme l’ablation des seins ou des ovaires. Nous accompagnons aussi des parents qui ont un projet d’enfant.
Découvrir que l’on porte une mutation qui prédispose à un cancer est-il vécu comme une sorte de condamnation ?
Chacun réagit différemment, mais certains patients peuvent rester en état de sidération. C’est une annonce qui peut être très traumatisante, et la présence d’un psychologue dès ce moment-là est importante. Pour certains, porter cette mutation c’est comme avoir déjà la maladie en soi. Nous les aidons donc à dissocier les choses, tout en essayant de montrer les aspects positifs de ce diagnostic.
Comment les proches vivent-ils ce moment ?
Faire un test génétique est un choix personnel mais qui en réalité a des implications pour toute la famille, et c’est souvent compliqué. En Suisse, il n’y a pas d’obligation, mais juste une recommandation d’informer les proches concernés. Cela fait reposer une lourde responsabilité sur les patients. Certaines familles en sortent renforcées. Dans certains cas, les situations déjà conflictuelles rendent cette démarche difficile. Notre rôle est d’aider le patient à construire un chemin personnel qui lui permette de faire cette annonce dans les meilleures conditions.
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Texte:
- Stéphany Gardier
Photos:
- Bogsch & Bacco