Si les traitements conservateurs sont presque toujours suffisants, la chirurgie s’impose dans 5% des cas.
La hernie discale est l’une des pathologies du dos les plus fréquentes. Elle cause des douleurs parfois intenses qui irradient dans les membres. La grande majorité des hernies se situent au niveau des vertèbres lombaires. Là où la pression exercée sur les disques intervertébraux est la plus forte, depuis que l’homme s’est mis en tête de marcher debout.
Pour comprendre les mécanismes de la hernie, il faut savoir que les vertèbres sont reliées par une espèce d’amortisseur: le disque. Celui-ci est composé d’un anneau fibreux et d’un noyau pulpeux. Si l’anneau se fissure, la pulpe peut s’écouler hors du disque et former une hernie.
Des études ont montré que 20 à 35% de la population âgée de 30 à 50 ans présentent une hernie discale indolore. « La compression des nerfs n’est pas la cause de la douleur. Pour devenir symptomatique, elle doit provoquer une inflammation de la racine nerveuse », souligne le Dr Enrico Tessitore, médecin adjoint agrégé au service de neurochirurgie.
Dès lors, deux approches thérapeutiques sont possibles. Dans la grande majorité des cas, l’association de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires, de séances de physiothérapie et d’une bonne hygiène du dos est suffisante. Lorsque ce traitement – appelé « conservateur » – reste inefficace, la chirurgie s’impose.
Indications précises
« Il existe trois indications absolues à l’opération : un déficit moteur sévère, subit ou qui s’aggrave rapidement ; des douleurs intolérables et irradiantes en dépit d’un traitement antalgique et le syndrome de la queue-de-cheval. C’est quand les nerfs moteurs et sensibles des jambes ou du périnée sont fortement atteints. Ce dernier cas peut causer des incontinences urinaires ou fécales très pénibles. A défaut d’une intervention dans les délais, certains symptômes sont irréversibles », note le neurochirurgien.
Il rappelle aussi qu’en matière de chirurgie les progrès sont constants. Récemment, les HUG ont introduit la pose d’un clapet destiné à combler la fissure de l’anneau. Le chirurgien peut ainsi tenter de réduire le risque de récidive lorsqu’il ne vide pas le disque de la totalité du noyau pulpeux.
Hormis les cas où la chirurgie est incontournable, les résultats de cette dernière et du traitement conservateurs donnent des résultats similaires lorsqu’ils sont mesurés deux ans après le diagnostic. « Avec une opération toutefois le bénéfice est immédiat et le retour au travail plus rapide », conclut le Dr Tessitore.
La grande majorité des hernies se situent au niveau des lombaires.
Un réveil « fabuleux »
Alain, 40 ans, en visite chez des amis à Zurich, est victime d’une sciatique foudroyante. « Indescriptibles, les douleurs ! Impossible de m’asseoir. Même avec le traitement antalgique. Même avec la morphine, qui d’ailleurs me filait d’épouvantables migraines. Jusqu’à mon opération aux HUG, j’ai vécu deux semaines infernales. » Le diagnostic est limpide : hernie de taille importante entre la dernière vertèbre lombaire et le sacrum. Un classique. Comme le traitement anti-inflammatoire et la morphine restent sans effet, les conditions sont réunies pour une intervention chirurgicale. « Au réveil, c’était fabuleux: les douleurs avaient disparu. Fini la morphine ! Le lendemain, je pouvais déjà m’asseoir, me lever, marcher. J’ai appris les exercices de rééducation pour le dos. Quelques semaines plus tard, j’ai recommencé une vie normale. Un grand merci au Dr Tessitore, et au personnel soignant, adorable », conclut Alain.
Dossier maux de dos
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- Quand faut-il opérer une hernie discale ?
Texte:
- André Koller
Photos:
- Pulsations