Texte: 

  • André Koller

Photos: 

  • Julien Gregorio

Réveil en douceur après l’opération

Puits de lumière, luminaires respectueux des rythmes circadiens, pharmacie automatisée et espace au sol : la nouvelle salle de réveil offre un confort et une sécurité inégalés.

Inaugurée en 2017, la nouvelle salle de surveillance postinterventionnelle (SSPI) des HUG – c’est son vrai nom – déploie des trésors d’architecture et de technologie pour accompagner et sécuriser les patients à leur sortie du bloc opératoire.

Un exemple ? Le concept de lumière innovant de la SSPI. « C’est essentiel pour le bien-être. La sortie de l’état comateux, surtout pour les personnes âgées, est un moment délicat où l’on se sent un peu perdu. Un éclairage en phase avec le rythme circadien, soit l’alternance biologique de veille et de sommeil, est alors capital. Il permet à notre horloge interne de se réorienter dans le temps, mais aussi dans l’espace », explique le Pr Bernhard Walder, médecin adjoint agrégé, responsable de la SSPI. Par conséquent, le plafond des quelque 350 m2 de la nouvelle salle est ouvert à intervalles réguliers de huit larges puits qui font entrer à flots la lumière naturelle. Mieux, les luminaires électriques reproduisent les variations de couleurs, infimes mais continues, des différentes phases de la journée. D’un jaune clair en matinée, ils passent progressivement à un blanc « midi », puis redescendent en début de soirée vers un jaune orangé.

Pharmacie automatisée

Cette innovation profite désormais aux quelque 10’000 patients qui transitent chaque année par la SSPI. Mais ce n’est pas la seule. Globalement, l’ergonomie des lieux a également été améliorée. Les 23 lits (contre 18 auparavant) disposent chacun d’un espace d’environ 5 m2. Et chaque cas s’affiche sur un méga-écran électronique qui trône au centre du poste de surveillance vitré, avec vue directe sur tous les patients.

Autre nouveauté, une armoire à pharmacie entièrement automatisée. Depuis juin 2017, un médicament ne peut être retiré qu’avec le code du patient. « Cela réduit beaucoup le risque d’erreur. De plus, le réapprovisionnement par la pharmacie se fait de manière automatique. Les HUG sont l’un des rares hôpitaux de Suisse à être équipés d’un dispositif aussi sûr », relève Frédéric Scaramozzino, infirmier responsable de la SSPI.

Sécurité des soins

Sécurité du patient. C’est le maître mot. Après la gestion des douleurs et des nausées, cette structure a pour mission d’identifier les éventuelles complications précoces survenant après des interventions chirurgicales. Cela passe par une surveillance étroite des signes vitaux : respiration, tension et rythme cardiaque, état de conscience ou cognitif et, enfin, température (infection).

Quelque 30 à 40 patients passent chaque jour par cette salle. Ils restent en moyenne deux heures. « Lorsqu’un patient n’est pas stabilisé, la surveillance devient plus étroite, avec des investigations plus poussées. Au-delà de quatre heures, le médecin de la SSPI, spécialisé en anesthésie, intervient une nouvelle fois pour trouver des solutions médicales adaptées », souligne Frédéric Scaramozzino.

Les équipements médicaux et de monitoring des signes vitaux sont fixés au plafond par des bras articulés. L’espace au sol est donc entièrement dégagé. En cas de nécessité, un patient est amené immédiatement, sans risque et sans encombre, aux soins intensifs ou intermédiaires. « Depuis l’ouverture de la salle en juin, des professionnels de santé de toute l’Europe sont venus la visiter », note encore avec fierté le Pr Walder.

Salle de réveil à Genève aux HUG
Salle de réveil à Genève aux HUG

Texte: 

  • André Koller

Photos: 

  • Julien Gregorio
Partager
En savoir plus

Mots clés: 

En chiffres

Quelque 12’500 patients adultes (hors Maternité) reçoivent une chirurgie majeure chaque année sur le site Cluse-Roseraie. La grande majorité passe par la SSPI. Un millier est adressé directement aux soins intensifs et environ 1’500 aux soins intermédiaires.

Autres articles