Texte: 

  • Clémentine Fitaire

Photos: 

  • Fred Merz | lundi 13

"Seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin"

Opérationnel depuis 2022, HUG NeuroCentre s’est rapidement imposé comme une structure transversale d’excellence réunissant l’expertise de plusieurs services et départements de l’institution. Rencontre avec sa coordinatrice, la Dre Giannina Rita (Giannarita) Iannotti.

Quelles sont les principales missions de HUG NeuroCentre ?
En tant qu’hôpital universitaire, nous sommes pleinement investis dans la recherche clinique. Notre équipe Neuro-Clinical Trial Unit (N-CTU) intervient ponctuellement dans différentes études menées par des départements partenaires. Nous avons aussi à cœur de stimuler l’intérêt des chercheurs et chercheuses de tous horizons. Nous organisons des séminaires (les "NC Talk") afin de mettre en lumière les derniers résultats en neurosciences cliniques et promouvoir l’esprit scientifique. Nous avons mis en place un système de communication efficace – avec notamment la création d’un site web – permettant la participation du personnel de santé à Genève et plus largement en Suisse romande. J’aime cette idée que "seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin". D’autre part, nous avons mis en place des consultations pluridisciplinaires pour améliorer le parcours des patients et patientes.

Quelles sont les dernières pistes de recherche prometteuses ?
La recherche soutenue par HUG NeuroCentre s’intéresse à différentes pathologies : les maladies neurodégénératives, les tumeurs cérébrales, les syndromes ORL, les maladies neuropsychologiques et psychiatriques… la liste est longue ! Parmi les travaux en cours, une recherche, conduite au Centre de la mémoire, autour du lien entre microbiote intestinal et maladie d’Alzheimer tend à montrer l’impact positif de la consommation de probiotiques sur la mémoire.

Quelles sont les atteintes du cerveau les plus courantes ?
Les maladies neurologiques touchent des centaines de millions de personnes dans le monde. Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) évoque 5 millions de décès par an des suites d’un AVC, 50 millions de personnes souffrant d’épilepsie et 47,5 millions de personnes présentant une forme de démence. Parmi les neuropathologies les plus complexes et sévères, nous retrouvons les tumeurs cérébrales. Leur incidence a augmenté de 94 % entre 1990 et 2019. La diversité de leurs caractéristiques entraîne des symptômes variés, pouvant aller de maux de tête à des déficits plus importants de la motricité, de la vision, de la mémoire ou encore une altération de la conscience de soi. Au-delà de l’aspect clinique, la recherche est particulièrement active autour des perspectives diagnostiques pour assurer des stratégies thérapeutiques optimales.
Consulter la publication scientifique : Burden and trends of brain and central nervous system cancer from 1990 to 2019 at the global, regional, and country levels

Du côté de la prise en charge, comment la réalité virtuelle est-elle utilisée ?
HUG NeuroCentre intègre désormais le Centre de médecine virtuelle (CMV), une plateforme qui regroupe les recherches et les nouvelles applications médicales liées à l’utilisation de la réalité virtuelle et qui ouvre un incroyable horizon des possibles. Aux HUG, elle est utilisée pour réduire le stress préopératoire ou pour détendre les personnes claustrophobes lors d’un examen IRM, par exemple. Il est ainsi possible d’améliorer l’expérience du patient ou de la patiente.

Nous en savons également de plus en plus sur l’impact de nos comportements et de l’environnement dans l’apparition d’affections neurologiques…
Oui, en effet. La pandémie de Covid a par exemple clairement montré un lien entre isolement et santé mentale (troubles du sommeil, anxiété, trouble obsessionnel-compulsif, épisodes suicidaires). Chez les personnes diagnostiquées avec un Covid long, des troubles cognitifs et de la mémoire ont été documentés et associés à des modifications dans les réseaux cérébraux. Une autre grande problématique aujourd’hui sont les conséquences du changement climatique sur la santé. L’élévation des températures et de la pollution de l’air est associée à une augmentation des incidents cérébrovasculaires, aux maladies neuro-infectieuses et à une exacerbation des symptômes de la démence (notamment les maladies d’Alzheimer et de Parkinson).
Consulter la publication scientifique : Impacts of Climate Change and Air Pollution on Neurologic Health, Disease, and Practice: A Scoping Review

13-16 %

Chaque année, les maladies neurologiques représentent dans le monde entre 13 et 16 % des causes de mortalité et touchent plus de 150 millions de personnes.

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