Texte: 

  • Clémence Lamirand

Photos: 

  • François Wavre | lundi 13

Tête chercheuse

Nommée en novembre dernier au poste de directrice du Centre de recherche clinique (CRC) des HUG, la Pre Alexandra Calmy travaille activement à la mise en avant de cette discipline multidisciplinaire essentielle à la construction du savoir.

Pulsations : Quelle place occupe la recherche clinique dans votre parcours professionnel ?
Pre Alexandra Calmy
: La recherche s’est invitée très tôt dans mon métier de médecin. J’ai toujours été convaincue de son importance dans mes domaines d’expertise que sont le VIH et les maladies infectieuses. Ainsi, lors des premiers projets d’accès aux traitements antirétroviraux au Cameroun, en collaboration avec Médecins sans frontières, nous avons pu améliorer l’accès au traitement grâce à la publication des résultats d’une étude que nous avions menée sur l’efficacité de médicaments génériques. Seule la démonstration d’une efficacité de ces traitements par la recherche clinique a rendu cela possible.

La recherche joue donc un double rôle, sur le plan médical, mais également politique ?
En effet. Selon moi, la décision de conduire une recherche, puis l’usage des résultats qui en est fait, offrent un plaidoyer destiné aux communautés médicale, scientifique, citoyenne et politique pour, par exemple, améliorer la qualité des soins ou en modifier certains modèles. Plurielle et multidisciplinaire, la recherche, au-delà de faire avancer la science, doit permettre de construire du savoir. Ce savoir est d’ailleurs dynamique et évolutif, comme l’a confirmé l’«époque Covid».

Vous vous référez régulièrement au Covid-19 en parlant de recherche… Pourquoi ?
Car cette période a été un moment clé pour la recherche. Le Covid-19 l’a mise sur le devant de la scène. Par de nombreux aspects, il l’a rendue visible, mais aussi largement questionnée, à raison. En 2020, il a fallu répondre en seulement quelques mois à une crise sanitaire majeure. Des réponses très rapides étaient attendues, autant sur le plan des traitements que de la prévention.

Quels sont les différents rôles du Centre de recherche clinique (CRC) ?
Il cherche à promouvoir et à accompagner le développement et la réalisation de projets de recherche cliniques et translationnels, en soutenant activement les investigatrices et investigateurs. Le centre a aussi un rôle académique et s’investit activement dans l’enseignement. Le CRC s’occupe de plus de 400 projets et conduit des audits pour valider leur qualité. Il propose également des consultations personnalisées.

Quelles sont vos principales ambitions en tant que directrice du CRC ?
L’une de mes priorités est de rendre la recherche attractive. Cette dernière ne doit pas être enfermée dans une tour d’ivoire. La recherche, multidisciplinaire par nature, implique la participation de nombreuses personnes : médecins, infirmiers et infirmières, pharmaciens et pharmaciennes, biostatisticiens et biostatisticiennes, épidémiologistes, et bien sûr les participantes et participants. Elle doit bénéficier à tous et toutes et améliorer la qualité des soins. Ces objectifs figurent dans la «Vision 20+5» des HUG, qui contient un programme dédié à la recherche et à l’innovation, auquel j’adhère totalement. La recherche doit être inclusive, miser sur la diversité et les collaborations externes, mais également s’inscrire pleinement dans nos pratiques médicales quotidiennes.

La clinique, liée à la recherche

La Pre Alexandra Calmy exerce une activité clinique en tant que responsable de l’Unité VIH (Service des maladies infectieuses), en parallèle de ses fonctions de vice-doyenne en charge de la recherche clinique et de directrice du Centre de recherche clinique. Elle s’est, dès le début de ses études de médecine, engagée dans la prise en charge et la prévention du VIH, domaine dans lequel la recherche demeure très active. La Pre Calmy a collaboré avec Médecins sans frontières et l’Organisation mondiale de la santé afin que les avancées scientifiques profitent au plus grand nombre. Infectiologue de formation, elle est aussi fortement impliquée dans les recherches portant sur les traitements antiviraux contre le Covid-19 ou la variole du singe.

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  • François Wavre | lundi 13
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