Texte: 

  • Laetitia Grimaldi

Photos: 

  • Nicolas Righetti | lundi 13

Trois questions au Dr Rémy Barbe, responsable de l’Unité d’hospitalisation au SPEA des HUG

Cinq structures d’hospitalisation pédopsychiatrique sont aujourd’hui regroupées au cinquième et au sixième étages de la MEA. Baptisées Kalyva, Hogan, Lakayou, Oikos et Malatavie-soins hospitaliers, elles correspondent chacune à des âges, des durées de séjour ou des types de soins spécifiques.

  • Pour qui : enfants et jeunes jusqu’à 18 ans
  • Accès : demande directe ou via les services d’urgences, pédiatre, médecin de famille

Dr Rémy BarbePulsations : Quelles ambitions ont motivé les choix de cette nouvelle organisation ?
Dr Rémy Barbe
: Le premier objectif était de centraliser et de rendre plus accueillants les espaces d’hospitalisation du SPEA, qui étaient auparavant répartis entre les locaux de la pédiatrie, de Belle-Idée et du chemin Thury. Il s’agissait ensuite d’étoffer et de personnaliser l’offre de soins. Ainsi, chaque unité peut être considérée comme l’appartement d’une maison, intégrant des dispositifs spécifiques aux besoins des patients et patientes. L’Unité Kalyva par exemple est pensée pour les courts séjours, tandis que l’Unité Hogan est conçue pour les séjours intensifs. Pour les situations de crises aiguës, de nouveaux dispositifs ont été mis en place afin de limiter le recours à des mesures de privation de liberté, comme une salle Snoezelen particulièrement novatrice, reposant sur des stimulations multisensorielles aux vertus apaisantes. Le tout s’inscrit dans une atmosphère ouverte sur l’extérieur, grâce notamment aux loggias, la plus apaisante et déstigmatisante possible.

Dans quels cas une hospitalisation en psychiatre se justifie-t-elle pour un ou une jeune ?
Les situations peuvent être multiples. Elles sont souvent moins liées à un diagnostic précis qu’à une association de facteurs, comme une mise en danger de soi ou des autres ou l’impossibilité d’un suivi en ambulatoire. L’hospitalisation vise à mettre en place les premiers soins et à identifier les ressources les mieux adaptées à la situation, qu’elles soient internes ou externes à l’hôpital. Parfois, l’hospitalisation permet de désamorcer une situation d’escalade et de transformer une crise… en mots salvateurs.

L’un des points d’orgue de la MEA est l’ouverture sur le monde et la culture. Cette volonté infuse-t-elle dans les étages dédiés à l’hospitalisation ?
Absolument. Tout est pensé pour que la vie qui circule et s’organise depuis le sous-sol et le rez-de-chaussée du bâtiment diffuse par capillarité dans les étages. Le quatrième étage par exemple accueille une multitude d’espaces de médiation particulièrement prometteurs, ainsi qu’un studio radio et une magnifique installation appelée «Le Dragon», vouée à accueillir notamment des séquences autour de la littérature et de la poésie.

CARLA*, 15 ans : « Se sentir bien dans un lieu aide à s’ouvrir »

«Il y a trois ans, j’ai entrevu les anciens locaux lors d’un passage aux urgences pédopsychiatriques. Cette fois, je suis hospitalisée dans ce nouveau bâtiment. Bien sûr, je préférerais être ailleurs, avec ces gens que je regarde passer depuis ma chambre, mais je dois dire que la beauté de cet endroit m’impressionne. Dans un hôpital froid et austère, j’aurais eu tendance à rentrer dans ma coquille. Là, c’est différent. Il y a les couleurs, la décoration, les immenses fenêtres par lesquelles on voit les levers et les couchers de soleil, l’espace télé, rempli de livres et de jeux. Le fait de se sentir bien dans un lieu aide à s’ouvrir, donne plus envie de parler de ce qui va et de ce qui ne va pas.»

* Prénom d’emprunt.

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  • Laetitia Grimaldi

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  • Nicolas Righetti | lundi 13
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