Pulsations Lorsqu’une personne consulte pour une urgence non vitale, le délai d’attente peut être long. Pourquoi ?
Pr Thibaut Desmettre Lorsqu’une personne va aux urgences, elle n’a pas de rendez-vous programmé. Si plusieurs personnes se présentent en même temps, le flux peut être important. De plus, d’autres patientes et patients sont déjà admis ou en cours de prise en charge. Tout le monde ne peut pas être soigné en même temps, mais grâce au tri, les cas graves sont prioritaires. D’ailleurs, une urgence vitale peut mobiliser beaucoup de personnel. C’est parfois difficile de se rendre compte de ce qui se passe.
Comment réduire ce temps d’attente ?
Nous devons travailler à tous les maillons de la prise en charge. En amont, il est nécessaire de développer des services de téléconsultation pour les cas non graves. Il faut aussi soutenir les campagnes d’information pour aider la population à reconnaître les signes de gravité et valoriser l’appel au 144 lorsque c’est nécessaire. Au sein même des urgences, nous dépendons bien sûr de la vie de l’hôpital et de la charge des différents services. Mais, avec du personnel formé, une coordination des équipes et le respect de l’échelle de tri suisse, nous sommes bien préparés et performants.
Quels sont les enjeux des urgences de demain ?
Nous assistons à une augmentation constante des besoins de soins à quoi s’ajoute le vieillissement de la population. Les urgences ne sont qu’un des éléments du système de soins, mais pour beaucoup, la première porte d’entrée. Avec tous les acteurs et actrices des soins à Genève, nous devons mener une réflexion globale pour que chacun et chacune puisse accomplir ses missions, tout en mettant les patients et patientes au centre de notre réflexion. Nous devons aussi mieux nous coordonner et communiquer pour que les gens sachent quel numéro appeler et à quelle porte frapper.
CHRISTELLE, 51 ans
«La prise en charge est très fluide»
«Je suis venue aux urgences parce que, récemment installée à Genève, je n’ai pas de médecin traitant. J’ai choisi les HUG en raison de la proximité géographique et parce que j’ai vu qu’il y avait peu d’attente. La prise en charge est très fluide. Dans un box, un infirmier est venu prendre mes constantes et me poser quelques questions. Je me suis ensuite rendue aux urgences ambulatoires en suivant la ligne orange tracée sur le sol. C’est là que j’ai vu le médecin qui, suspectant une infection urinaire, a demandé des analyses. Une fois le diagnostic posé, je suis repartie avec des conseils pour trouver un ou une médecin qui pourrait me suivre sur le long terme. Lors de mon passage, j’ai pu observer que tout le monde était très poli. Le personnel soignant s’adresse avec compassion aux personnes en souffrance. Quant à moi, j’ai été soignée rapidement.»
Pratique : où consulter en urgence à Genève ?
Le Service des urgences des HUG fait partie du Réseau Urgences Genève (RUG). Celui-ci est constitué de six services d’urgences publics et privés : Clinique de Carouge, Clinique des Grangettes, Clinique de la Colline, Clinique et Permanence d’Onex, Hôpital de la Tour. Les membres du RUG appliquent les mêmes protocoles de prise en charge, une tarification identique couverte par l’assurance de base ainsi qu’une formation professionnelle continue de leur personnel.
Pour les situations non vitales ou en cas d’indisponibilité du ou de la médecin traitante, privilégiez le service d’urgences le plus proche de chez vous. Pour connaître le délai d’attente : hug.plus/urgences
Pour les situations vitales, appelez le 144.
Dossier Urgences
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Texte:
- Elodie Lavigne
Photos:
- David Wagnières