Texte: 

  • Yseult Théraulaz

Photos: 

  • Francesco Ciccolella

Un suivi lors de maladies ophtalmologiques chroniques

Les personnes souffrant de sécheresse oculaire, de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou de glaucome ont désormais une consultation infirmière à leur disposition.

Certaines maladies chroniques des yeux nécessitent un suivi régulier : la sécheresse oculaire, le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) en font partie. En effet, ces pathologies ne se guérissent pas, mais des traitements et un suivi adaptés ralentissent leur développement. Raison pour laquelle une consultation infirmière en ophtlamologie hebdomadaire a été mise en place en avril dernier.

Pour rappel, la DMLA, qui touche les plus de 50 ans, provoque une vision déformée des objets, une perte d’acuité visuelle, une gêne à la vision nocturne, entre autres. Elle nécessite des injections mensuelles dans l’œil. Quant au glaucome, maladie qui induit une augmentation de la pression oculaire, il peut longtemps passer inaperçu, car il altère principalement la vision périphérique (sur les côtés). Pour limiter son avancée, la personne doit mettre des gouttes dans les yeux toute sa vie. Enfin, la sécheresse oculaire, dont les origines peuvent être diverses (érosion de la cornée après un traumatisme, mauvaise innervation de la cornée, certaines maladies), se traduit par des yeux rouges et une sensation de brûlure. Larmes artificielles, pommades ou encore sérum autologue (lire encadré) améliorent la situation.

Répondre aux inquiétudes

Ces maladies, qui ont un impact sur la qualité de vie des personnes concernées, suscitent inquiétudes et questions. La nouvelle consultation infirmière hebdomadaire se propose justement d’y répondre. « L’équipe est à disposition de ces personnes pour prendre le temps de discuter de leur traitement, de l’évolution de la maladie et de leurs besoins liés à la basse vision. Elle peut également les mettre en contact avec des orthoptistes (spécialiste qui traite les troubles visuels moteurs, sensoriels et fonctionnels, ndlr) pour trouver de nouvelles aides optiques », explique Carole Revol Chatain, infirmière en charge de la consultation.

Par ailleurs, pour combattre la sécheresse oculaire, des séances de laser et lumière pulsée sont faites directement à la consultation infirmière, sous indication d’un ou une médecin. Horace Massa, médecin adjoint au Service d’ophtalmologie explique : « La lumière pulsée stimule les glandes des paupières qui sécrètent le film lipidique. Cette couche de gras est déposée à la surface de l’œil lorsqu’on cligne des yeux. Il faut imaginer l’œil comme un récipient rempli d’eau, que sont les larmes, sur lequel on va mettre une couche d’huile pour éviter que le liquide ne s’évapore. Le laser utilisé en combinaison avec la lumière pulsée active en profondeur ces glandes. »

« La consultation infirmière est là aussi pour soutenir moralement ces personnes, dont les traitements occasionnent parfois un grand stress, et pour faire de l’éducation thérapeutique afin qu’elles comprennent leurs besoins et connaissent les gestes d’hygiène à appliquer au quotidien, entre autres », poursuit Carole Revol Chatain.

José-Maria Gomez-Roman, 56 ans, ne tarit pas d’éloges sur l’aide fournie par l’infirmière : « Je souffre de sécheresse oculaire. Les produits vendus dans le commerce ne me conviennent pas. J’utilise du collyre de sérum autologue (lire encadré). Cela fait plusieurs mois que je consulte Carole Revol Chatain. Elle m’a fourni des "trucs et astuces" pour bien mettre les gouttes dans mes yeux. Elle me rappelle aussi à l’ordre lorsque j’oublie mon traitement. C’est une véritable crème, son aide m’est très précieuse. »
 

Un sérum fait sur mesure

Lorsque les produits vendus en pharmacie contre la sécheresse oculaire ne fonctionnent pas ou son mal tolérés, les patients et patientes peuvent bénéficier d’un collyre de sérum autologue. «Du sang est prélevé chez la personne, à partir duquel on fabrique le sérum autologue, puis le collyre. Celui-ci est riche en facteurs de croissance et donc biologiquement très actif», explique la Dre Lucie Bouchoud, pharmacienne adjointe. Sans conservateur, très bien toléré, ce collyre fait parfois des miracles. «Il est très efficace chez les personnes dont les yeux sont rouges en permanence ou qui ont des ulcères de la cornée qui ne guérissent pas», précise le Dr Horace Massa, médecin adjoint au Service d’ophtalmologie. Le sérum autologue ne se garde pas plus d’un mois et coûte cher. Il nécessite de revenir chaque mois à l’hôpital pour une prise de sang.
 

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