Texte: 

  • Stéphany Gardier

Photos: 

  • Benjamin Schulte

Une alternative pour les hypertensions résistantes

En cas d’échec du traitement médicamenteux, une approche interventionnelle ciblant l’innervation des reins peut être proposée.

Parmi les personnes hypertendues traitées, celles qui n’atteignent pas les objectifs tensionnels sont nombreuses. «Certaines ne répondent pas, ou plus, aux médicaments, d’autres n’arrivent pas à les prendre de manière régulière ou sont intolérantes à toutes les molécules», détaille la Pre Antoinette Pechère, responsable du Centre d’hypertension. Un programme de dénervation rénale a donc été développé aux HUG, conjointement avec les structures de néphrologie, cardiologie préventive et cardiologie interventionnelle.

Les reins jouent un rôle clé dans la régulation de la tension artérielle (TA). Sous le contrôle du système nerveux sympathique, ils produisent plusieurs hormones qui équilibrent la rétention d’eau et la concentration de sel dans l’organisme. Ils constituent donc une cible dans la prise en charge de l’hypertension. «La dénervation, réalisée par voie endovasculaire, détruit – via des ondes de radiofréquence ou des ultrasons – les fibres nerveuses autour des artères rénales», explique le Dr Juan F. Iglesias, cardiologue interventionnel. La technique n’est pas nouvelle, mais de récentes études ont permis de mieux cerner les patients qui peuvent en bénéficier le plus. «Aux HUG, nous ne pratiquons la dénervation que dans le cadre d’essais cliniques, souligne le Pr Georg Ehret, médecin de cardiologie préventive au Service de cardiologie. Et nous ne la proposons qu’après une discussion interdisciplinaire.»

«Cette approche n’a pas vocation à remplacer les médicaments, mais constitue une solution d’appoint utile pour certaines personnes en échec de traitement», rappelle la Pre Pechère. La baisse de TA observée est modérée, en moyenne de 8 à 10mmHg, mais non négligeable. En effet, «il a été montré qu’une telle diminution est associée à une réduction du risque d'événements cardiovasculaires majeurs (infarctus, AVC) de 20%», rappelle le Dr Iglesias.

reinsIntroduction du cathéter de dénervation rénale depuis l’artère fémorale.

 

 

reinsApplication de la radiofréquence ou d’ultrasons via le cathéter au niveau de la paroi de l’artère rénale.

 

ondesLes ondes pénètrent dans la paroi de l’artère et brûlent les nerfs sympathiques en profondeur.

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  • Stéphany Gardier

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