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Une chirurgie orthopédique à visage humain

Pour répondre au vieillissement de la population et aux attentes d’un public jeune toujours plus actif, le service du Pr Didier Hannouche propose une prise en charge globale, multidisciplinaire et de qualité.

En dix ans, l’activité en chirurgie orthopédique et traumatologique a bondi de 28% aux HUG : 6700 interventions en 2014 pour près de 40'000 consultations. Fractures, usure du cartilage, fragilité osseuse, maladie inflammatoire des articulations, infection, tumeur touchent toujours plus de personnes. Et la tendance ne risque pas de s’inverser. « Le vieillissement de la population est un phénomène incontestable. Et avec l’âge, les cartilages s’usent, les structures tendinomusculaires se fragilisent, les pertes d’équilibre provoquent chutes et fractures », relève le Pr Didier Hannouche, médecin chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologie de l’appareil moteur depuis le 1er novembre 2015.

Délais d’attente réduits

Autre explication: la standardisation des pratiques et l’hospitalisation le jour de l’opération abaissant la durée moyenne d’hospitalisation. Celle-ci est ainsi passée pour les prothèses totales de hanche (PTH) de 15 à 5 jours en quelques années. « D’où trois fois plus de plages opératoires libres et des délais d’attente, pour une PTH, désormais réduits à six semaines », se félicite ce spécialiste reconnu sur le plan international, qui a effectué ses études de médecine à Paris et Boston.

Quant aux améliorations technologiques, comme les nouveaux matériaux prothétiques plus résistants, elles élargissent les indications possibles. « Aujourd’hui, nous proposons plus facilement à de jeunes trentenaires qui souffrent de la hanche la pose d’une prothèse », souffle le Pr Hannouche. Répondant ainsi aux attentes accrues de mobilité, d’indépendance et de loisirs actifs dans la population.

Des chirurgiens accessibles

En dépit de cette hausse d’activité, les chirurgiens demeurent accessibles. « Nous proposons une prise en charge humaine et globale. Notre rôle ne se limite pas à opérer, il commence par la consultation préopératoire, temps essentiel où s’établit une relation de confiance avec le patient. Nous donnons toutes les informations nécessaires à la prise de décision, qui doit être partagée avec lui », détaille le Pr Hannouche. Un complément d’information est ensuite donné au cours de séances préparatoires à la chirurgie (lire La bonne info, au bon moment). « Nous nouons aussi des liens avec le médecin traitant et restons disponibles en cas de complications », ajoute le chirurgien. Des consultations multidisciplinaires, réunissant plusieurs spécialistes (radiologue, oncologue, etc.), sont organisées pour les cas complexes. Le travail en tandem avec les anesthésistes au bloc et avec les physiothérapeutes dans le service est également un gage de réussite, alors qu’une infirmière spécialiste clinique prend en charge la douleur. « Dès leur réveil, les patients bénéficient d’un suivi individualisé qui assure leur confort et facilite leur récupération », assure le chirurgien.

Qualité et sécurité

En tant qu’hôpital universitaire, les HUG disposent d’équipes spécialisées selon des régions anatomiques (épaule-coude, main, hanche, genou, pied, colonne vertébrale) ou des spécialités (traumatologie, traumatologie du sport, infections). Des médecins compétents, partis se former à l’étranger dans les grands centres, proposent les meilleurs traitements, tout en innovant, comme le montre l’utilisation de l’impression 3D. Cette hyperspécialisation est une garantie de qualité et de sécurité. « Toutes les études le confirment : il faut pratiquer une cinquantaine d’interventions identiques par an pour maîtriser le geste et réduire ainsi le risque de complications à court et moyen termes », souligne le Pr Hannouche. Qui insiste sur un point : « Le contrôle qualité est important. Nous avons un souci permanent d’évaluer ce que nous faisons. » En ce sens, le registre genevois des prothèses des HUG jouit d’une renommée mondiale (lire Attention aux infections osseuses). Après avoir connu des progrès liés aux prothèses et aux techniques et ceux apportés par l’anesthésie et la rééducation fonctionnelle, la chirurgie orthopédique se prépare à entrer dans l’ère biologique (lire La fin des prothèses?). « La thérapie cellulaire permettra de réparer l’os et le cartilage ainsi que d’accélérer la cicatrisation des lésions », prédit le Pr Hannouche.

« Notre rôle ne se limite pas à opérer », insiste le Pr Didier Hannouche.

La physiothérapie, un passage obligé

« Le tandem physiothérapeute-chirurgien est indispensable à la récupération fonctionnelle du patient. Celui-ci doit rapidement acquérir une reprise d’activité pour éviter toute perte des bénéfices apportés par l’opération », explique d’entrée Jean-Paul Gallice, physiothérapeute, responsable du secteur locomoteur.

Cela signifie que, généralement, la prise en charge a lieu dès le lendemain de l’intervention. Deux exemples. Un patient auquel on a posé une prothèse totale de hanche va marcher entre des barres parallèles. « Il est important qu’il fasse ses premiers pas en sécurité. Grâce à l’appui des mains sur les barres, la jambe opérée est soulagée. Des exercices d’éveil musculaire au niveau de la cuisse et de la hanche sont également effectués », décrit Jean-Paul Gallice. La personne opérée à l’épaule d’une rupture de la coiffe des rotateurs effectue des mouvements pendulaires pour décontracter les muscles et bouger l’articulation. « Le patient apprend aussi à mettre et à enlever son attelle en respectant le bon réglage », détaille-t-il.

Ensuite, des protocoles qui déterminent la marche à suivre standard existent pour chaque intervention. Tout au long de la prise en charge, les physiothérapeutes vont collaborer avec les ergothérapeutes et les chirurgiens. Ces derniers revoient les personnes à intervalles réguliers pour réaliser des bilans et prescrire les nouvelles étapes de la rééducation. Les physiothérapeutes interviennent aussi dans le cadre d’un séminaire d’enseignement thérapeutique (lire La bonne info, au bon moment).

La chirurgie orthopédique et traumatologique aux HUG

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