Texte: 

  • Geneviève Ruiz

Photos: 

  • Nicolas Righetti | lundi 13

Une parenthèse paisible entre l’hôpital et la maison

La Clinique de Joli-Mont se spécialise dans la réhabilitation de patients, issus des soins aigus de l’hôpital, qui ne sont pas encore en mesure de rentrer chez eux. Elle offre une prise en charge multidisciplinaire dans un cadre verdoyant.

«Lorsque j’ai repris les rênes de la Clinique de Joli-Mont en 2011, raconte Emilia Frangos, médecin-cheffe de service, mon prédécesseur m’avait confié : "Cet endroit est un bijou". Après quelques années d’expérience, je ne peux qu’abonder en son sens. Nous bénéficions d’un cadre magnifique, d’une équipe multidisciplinaire compétente et d’une dimension humaine. Cela nous permet d’accompagner au mieux nos patients.» Le visiteur qui arrive à la Clinique en cette belle saison ne peut en effet qu’être charmé par les parterres de fleurs colorés et les arbres centenaires du parc. Il règne ici une atmosphère sereine, loin de l’agitation des urgences d’un grand hôpital.

Faisant partie des HUG depuis 2016, la Clinique de Joli-Mont se spécialise dans la réhabilitation de patients issus des soins aigus de l’hôpital, notamment après une opération. Les situations y sont très diverses : problèmes ostéo-articulaires, cardiaques, pulmonaires, gynécologiques, oncologiques. Le point commun entre les patients : ils nécessitent un temps de réadaptation avant d’être en mesure de rentrer à la maison.

Des séjours d’une vingtaine de jours

«La moyenne d’âge des patients est de 78 ans et leur séjour dure une vingtaine de jours, explique Emilia Frangos. Nous sommes de plus en plus confrontés à des situations de polymorbidité. Cela nécessite une prise en charge multidisciplinaire avec des soins médicaux, de la physiothérapie, de l’ergothérapie ou de la diététique. Notre but est que les patients puissent retrouver leur chez-soi le plus rapidement possible, dans de bonnes conditions.» Pour cela, la Clinique dispose également d’une équipe qui s’occupe de la logistique et des questions administratives souvent liées au retour à domicile, comme d’éventuelles modifications du lieu de vie ou encore la visite quotidienne de soignants. «Pour assurer ce suivi, nous collaborons de manière étroite avec tous les services, observe Christine Violet, adjointe du responsable des soins de la Clinique. Nous échangeons beaucoup et respectons les points de vue de tous, en gardant le patient et ses préférences au centre de nos préoccupations. Il s’agit parfois de situations complexes dans lesquelles il est important de prendre tous les éléments en compte.»

L’offre de soins palliatifs étoffée

En complément de la réhabilitation, Joli-Mont reçoit aussi des patients en soins palliatifs dans un objectif d’accompagnement en fin de vie. La Clinique ouvrira une unité dédiée à ce type de prise en charge en 2019 et doublera ses capacités d’accueil pour passer à huit lits. «En fin de vie, il est crucial que les proches puissent avoir un contact régulier avec le patient, souligne Emilia Frangos. Il s’agit donc d’étoffer cette offre en soins sur la Rive Droite, pour répondre aux besoins de la population.»

BENOIT, 70 ansTémoignage #1

« Ce séjour me permet de rebondir »

BENOIT, 70 ans

La clinique de Joli-Mont représente un sas entre les HUG et mon domicile. Après une phase centrée sur la problématique pour laquelle j’avais été hospitalisé, le personnel a élargi l’approche afin de préparer au mieux mon nouveau départ vers le quotidien. Il s’agit d’un endroit dans lequel je me sens protégé. J’y ressens fortement l’empathie du personnel de soin. Je quitte l’établissement demain et j’ai l’impression d’avoir acquis de nouvelles clés pour rebondir, voire même pour tirer profit de cet épisode difficile.

Liliane, 74 ansTémoignage #2

« J’essaie de récupérer ma mobilité »

LILIANE, 74 ans

Je suis arrivée ici il y a quatre semaines suite à une opération du pied. Je n’ai pas le droit de le poser par terre et suis donc très limitée dans mon quotidien. En principe, je sortirai de la Clinique dans une dizaine de jours, mais cela dépendra de l’avis de mon médecin. De façon générale, j’essaie d’être le plus autonome possible, en effectuant par exemple de petits trajets toute seule. C’est une manière de récupérer ma mobilité. Les séances de physiothérapie quotidiennes m’aident également beaucoup dans ce sens.

Carl, 73 ansTémoignage #3

« C’est formidable d’avoir une vue sur le jardin »

CARL, 73 ans

Je suis arrivé dans l’unité de soins palliatifs car je suis devenu trop faible pour rester à la maison, d’autant plus que j’habite à la campagne. Je souffre d’un cancer généralisé et j’ai perdu 35 kilos, je n’ai plus de muscles. Cela m’aide beaucoup d’être ici, j’ai peu de douleurs. J’apprécie d’observer les fleurs du jardin depuis mon lit, c’est formidable. J’espère que personne ne construira jamais rien dans ce parc.

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  • Geneviève Ruiz

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  • Nicolas Righetti | lundi 13
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