La campagne de vaccination contre le Covid-19 a commencé aux HUG, à l’Hôpital de Loëx. Immersion aux côtés de ces patients volontaires, satisfaits et encadrés d’un personnel soignant enthousiaste.
«Je n’ai rien senti !» s’est exclamé Cédric, le 28 décembre, après avoir reçu le premier vaccin contre le Covid-19 à l’Hôpital de Loëx où sont accueillis des patients en réadaptation pour des suites de traitement ainsi que des patients en soins de maintien. «Je suis content de l’avoir fait, j’étais volontaire parce que vue ma situation, il n’y a que des bénéfices», poursuit-il. Cédric est en effet tétraplégique depuis un accident de vélo en août 2019. En attente de placement, il souffre de plusieurs maladies qui le fragilisent face au Covid-19 ce qui le rend éligible à recevoir le vaccin.
Cédric reçoit la première dose de vaccin
«Il a été très coopérant et patient» explique dans un sourire, Sandra Papon, infirmière de Loëx qui lui a injecté le vaccin avec calme en fin de matinée lundi 28 décembre. «C’est un geste anodin mais c’est tout de même assez particulier considérant le contexte. Il y a bien sûr une part d’émotion mais je n’ai pas tremblé !» raconte-t-elle avec enthousiasme.
Un moment historique
Un enthousiasme partagé par ses collègues. L’ensemble du personnel mobilisé à Loëx pour cette vaccination est bien conscient de l’enjeu qu'elle représente. « C’est un espoir en cette fin d’année qui a été particulièrement difficile» souligne avec émotion Franck Attar, infirmier responsable d’équipe de soins. «On passe à l’orange alors que nous étions dans le rouge depuis des mois. Nous allons maintenant passer au vert. Ça fait du bien ».
Les fioles de vaccin
Sentiment similaire chez Patrick Teixeira-Machado, infirmier spécialiste clinique en soins aigus. «C’est un grand évènement et je suis très honoré d’en faire partie. C’est un immense soulagement pour nous tous qui avons affronté des mois de pandémie sans voir le bout du tunnel.» De l’avis de tous les soignants, les patients sont en tout cas reconnaissants de recevoir les vaccins.
Patrick Teixeira-Machado, infirmier spécialiste clinique en soins aigus prépare les doses de vaccin
Respecter la chaîne du froid
Patrick participe depuis une semaine, au groupe de travail des HUG qui a élaboré les procédures de vaccination. «Il y a eu beaucoup de travail, mais la collaboration entre la pharmacie, la direction des soins et la direction médicale s’est extrêmement bien déroulée pour établir un protocole HUG pour les soignants.» Patrick est en effet celui qui a réceptionné à Loëx les six fioles de vaccin, arrivées de la pharmacie des HUG dans une boîte réfrigérante. Il les a immédiatement placées dans un réfrigérateur.
Les fioles de vaccin sont mises au réfrigérateur où elles peuvent rester cinq jours
Le vaccin qui se conserve à -75 degrés peut en effet être sorti de l’ultra-congélateur sur le site principal et maintenu à des températures entre 2 et 8 degrés pendant 5 jours. Pour vacciner les premiers patients du matin, Patrick a donc pris une fiole qui lui a permis de reconstituer cinq vaccins en seringues individuelles.
Patients volontaires
«Lundi, nous avons vacciné une dizaine de patients qui présentaient de nombreux facteurs de risques comme de l’hypertension, des maladies cardiaques ou du diabète et font donc partie des patients prioritaires», explique Aurélie Hsissou, adjointe de la responsable des soins de Loëx. «Cette semaine nous vaccinerons également une vingtaine de patients en réadaptation à l’hôpital. Puis, courant janvier, ce sera au tour des patients de Joli-Mont, de Bellerive, Trois-Chêne et Beau-Séjour» ajoute-t-elle. Les patients des unités de psycho-gériatrie du département de psychiatrie seront aussi concernés.
Une petite fiole pour un grand espoir
Chaque patient a été contacté pour obtenir son consentement à être vacciné ou celui de sa famille selon son état de santé. Une démarche fondamentale puisque la vaccination n’est pas obligatoire. Tous ont été informés sur la vaccination, son rôle et ses bénéfices.
Nathalie a également reçu une dose de vaccin
Ils savent également qu’ils recevront une deuxième dose dans quatre semaines. «Nous répondons à toutes les questions, nous rassurons, c’est notre rôle» souligne Aurélie. «Je suis très fière de ce que nous avons fait et je sais que la population est entre de bonnes mains avec nos soignants pour combattre ce satané virus.»
Aurélie Hsissou, adjointe de la responsable des soins de Loëx
Texte:
- Anne Eipévipo
Photos:
- Louis Brisset