Texte: 

  • Clément Etter

Photos: 

  • Julien Gregorio

Vaccins anti-Covid-19 : quel risque allergique ?

La vaccination contre le Covid-19 suscite des interrogations quant au risque de réaction allergique. Dans les faits, celui-ci est très faible et les rares cas sont pris en charge immédiatement.

« Pour tout médicament, nous ne pouvons exclure le risque de faire une réaction allergique. Dans le cas des vaccins contre le Covid-19, ce risque est très faible », explique la Dre Danièle Allali, cheffe de clinique au Service d’immunologie et allergologie des HUG. Dans de très rares cas, il peut y avoir une réaction allergique, généralement légère. Elle est principalement liée aux conservateurs du vaccin : le polyéthylène glycol (PEG), le polysorbate et le trométamol. L’automédication avant le vaccin peut également générer une réaction allergique, en particulier la prise d’anti-inflammatoires et de paracétamol. Cette réaction est à différencier d’une réaction propre au vaccin.

Y a-t-il des personnes à risque ?

Les personnes ayant des allergies à des médicaments sous forme parentérale (intraveineuse, musculaire, sous-cutanée ou articulaire) sont plus à risque de faire une réaction, en raison des conservateurs. En ce qui concerne les allergies aux médicaments par voie orale, seules celles liées aux laxatifs contenant du PEG peuvent poser un risque. « En revanche, il n’y a pas de risque augmenté pour les personnes immunosupprimées ou souffrant d’allergies alimentaires, aux pollens, aux poils d’animaux, aux piqûres de guêpes ou d’abeilles. Elles peuvent donc se faire vacciner comme les autres », rassure l’allergologue et immunologue des HUG.

Complications très rares

En raison d’un faible risque de réaction allergique immédiate, il est demandé de surveiller le patient durant les quinze minutes suivant l’injection du vaccin. La réaction qui pourrait se produire dans ce laps de temps consiste en de l’urticaire (plaques rouges), une difficulté à respirer et parfois une perte de connaissance. D’après les observations actuelles, ce type de réaction généralisée est rare : il arrive moins de cinq fois par million d’injections. En comparaison, les malaises sont bien plus fréquents. « Si une réaction allergique immédiate se produit, l’équipe de soins la prend tout de suite en charge pour la maîtriser, sur place. De telles réactions n’entraînent pas de complications à long terme », relève Danièle Allali.

D’autres effets généralement faibles peuvent se produire, liés à la réponse normale du système immunitaire face au vaccin. « Ils durent entre quelques heures et quelques jours après l’injection. Ce sont des réactions locales ou généralisées, comme un gonflement et une rougeur au bras, une température élevée ou des douleurs articulaires ou musculaires », détaille le Dr Thomas Harr, responsable de l’Unité d’allergologie des HUG.

Tests cutanés et sanguins proposés

Après la première prise en charge de la réaction allergique immédiate, l’équipe de consultation d’allergologie des HUG organise des tests cutanés et sanguins pour vérifier le lien de causalité avec le vaccin lui-même ou les conservateurs. Ces tests sont aussi réalisés pour les patients souhaitant se faire vacciner, mais qui ont eu un antécédent de réaction allergique, probablement avec un composant du vaccin. En cas de suspicion d’allergie à ce dernier malgré un résultat négatif, la vaccination aura lieu par précaution dans le Service d’allergologie. Un antihistaminique est donné au préalable et la dose de vaccin est parfois fractionnée. « Ce type de prise en charge nécessite un tri des patients. De nombreuses personnes souffrent d’allergies, mais toutes n’ont pas besoin de se faire tester pour le vaccin », conclut la Dre Allali.
 

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