Texte: 

  • Laetitia Grimaldi

Photos: 

  • Nicolas Righetti | lundi 13

« Viser une action humanitaire éthique, pertinente et ambitieuse »

Infirmier spécialisé en santé publique, Bruno Lab s’est investi plusieurs années à Médecins sans frontières puis au Swiss Tropical and Public Health Institute de Bâle. Aujourd’hui, il est responsable du pôle humanitaire au sein de la Direction des affaires extérieures des HUG.

Pulsations Engagement humanitaire et coopération internationale font partie des domaines dans lesquels les HUG se mobilisent activement. Ils sont d’ailleurs désormais inscrits dans la vision stratégique de l’institution. Quels en sont les contours ?

Bruno Lab Il existe en effet une véritable tradition de l’humanitaire et de la coopération internationale aux HUG. L’engagement humanitaire fait généralement référence à des missions courtes, dans le cadre de catastrophes naturelles, de conflits armés ou encore de réponse à des épidémies. La coopération internationale relève quant à elle de projets s’articulant autour de partenariats inscrits sur le long terme. De façon générale, les équipes des HUG visent une prise en soins de qualité, le transfert de compétences et la collaboration autour de projets de recherche. Le tout repose sur une ambition profonde des HUG de s’investir dans le domaine de la santé internationale, au travers de ses propres projets ou de partenariats avec des acteurs tels que la Direction du développement et de la coopération (DDC), l’Organisation mondiale de la santé, le Comité international de la Croix-Rouge ou encore Médecins sans frontières (MSF).

Comment sont sélectionnés les projets dans lesquels les HUG s’impliquent ?

Que l’initiative soit interne ou liée à un partenaire extérieur, plusieurs instances et instruments propres aux HUG existent pour évaluer les projets et les demandes de financement. L’enjeu est de prendre les décisions les plus justes pour la santé des populations en promouvant une action humanitaire éthique, pertinente, ambitieuse et pensée sur le long terme. Par exemple, au début de la crise en Ukraine, ces critères ont été au cœur des décisions à prendre face à des sollicitations venant de toutes parts. Nous avons notamment opté pour des actions telles que la mobilisation de personnel soignant en Moldavie auprès de la DDC-Aide humanitaire ou le transfert vers les HUG d’enfants ayant besoin de soins chirurgicaux ou oncologiques.

Un autre partenariat lie les HUG à MSF. Comment s’organise-t-il ?

L’accord comporte de nombreux volets, dont un sur la mise à disposition par les HUG de médecins internes. Chaque année, six internes de pédiatrie et de médecine adulte partent sur le terrain pour une durée de quatre mois pour des projets spécifiques. En contrepartie, MSF s’engage à ce qu’un ou une médecin-cadre assure sur place la continuité de leur formation. Cet accord permet par ailleurs de précieux échanges d’expertise.

Des priorités géographiques ou médicales conditionnent-elles les projets soutenus par les HUG ?

Pas vraiment. Les projets portés par les équipes médico-soignantes sont mis en œuvre en de nombreux points du globe, de l’Amérique du Sud jusqu’à l’Asie du Sud-Est, en passant par l’Afrique de l’Ouest et l’Europe de l’Est. Concernant les thématiques, elles découlent des besoins à un instant « t », mais également d’implications personnelles et historiques au sein des divers services et départements des HUG. Des partenariats anciens existent dans le champ des maladies infectieuses, de la gynécologie-obstétrique ou encore de la pédiatrie. D’autres initiatives prennent forme dans le domaine des maladies chroniques – diabète et maladies cardiovasculaires en tête –, en renforçant les actions de prévention et l’éducation thérapeutique des patients et patientes.

La télémédecine est-elle une alliée dans ces divers projets ? 

À l’instar d’autres outils digitaux, elle est souvent présente dans les projets initiés aux HUG. Mais un garde-fou demeure : il ne faut pas oublier la dimension centrale de l’engagement humanitaire qui restent la solidarité et l’échange direct entre professionnels et professionnelles de santé au bénéfice de populations défavorisées.

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